Je suis (un peu) ramasseux.

Sur ma table de travail se trouvent quatre calepins de notes. Un gris, un jaune, un orange et un multicolore. Bientôt, il y en aura un cinquième. Un rouge. Celui qui m’a accompagné partout sur le terrain au cours de la dernière année.

J’arrive au bout de ses pages. Avant de le tabletter, je l’ai relu une dernière fois, pour m’assurer de ne pas avoir oublié de sujets dans les marges. C’était le cas. Des histoires méritaient une mise à jour, quelques mois après la publication d’une chronique. Retour sur huit d’entre elles, avant d’acheter un calepin d’une nouvelle couleur.

Les Palettes roses

PHOTO FOURNIE PAR LES PALETTES ROSES

Les Palettes roses à Lyon, en France, à l’hiver 2023

L’histoire : À l’hiver 2023, des hockeyeuses d’une ligue de garage des Laurentides sont parties jouer une demi-douzaine de parties en Europe, comme les Boys dans le deuxième film de la série. Leur périple s’est terminé en France, avec un match devant 900 spectateurs.

Aujourd’hui : Les Palettes roses – c’est leur nom – ont le vent dans les voiles. Dans la dernière année, elles sont passées de 61 joueuses régulières à plus d’une centaine. Ça, c’est sans compter les remplaçantes. Elles sont rendues si nombreuses que ça devient compliqué d’organiser un grand voyage auquel toutes pourraient participer. N’empêche, « Banff, Las Vegas, Hawaii et les pays scandinaves nous font encore rêver », confie une des pionnières du groupe, Véronique Dubé.

Elles-mêmes font rêver. Leur programme des mini-palettes, qui s’adresse aux jeunes filles de la région, compte maintenant 85 joueuses. L’implication communautaire des Palettes roses leur a valu une sélection au gala Égale-Action pour l’organisation sportive de l’année, ainsi que les félicitations de deux de leurs idoles, Caroline Ouellette et Marie-Philip Poulin.

Le Centre sportif Soulanges

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le Centre sportif Soulanges, à Saint-Polycarpe

L’histoire : En novembre 2023, la Ville de Saint-Polycarpe menaçait de fermer son vieil aréna si les neuf municipalités voisines refusaient de participer financièrement aux rénovations.

Aujourd’hui : Les élus de la région de Soulanges se sont entendus pour sauver la prochaine saison de hockey et de patinage artistique. Au-delà ? « Nous ne sommes pas encore rendus à la coupe aux lèvres », explique le maire de Saint-Polycarpe, Jean-Yves Poirier. Les maires souhaitent créer une régie intermunicipale pour gérer le projet. Ils attendent le feu vert des 10 conseils municipaux. Une importante réunion est prévue ce jeudi soir. « On espère qu’il y aura une entente », laisse tomber M. Poirier. Si le principe est accepté, il restera ensuite à négocier la contribution financière de chaque ville.

Thomas Fafard

PHOTO YVES BOISVERT, ARCHIVES LA PRESSE

Thomas Fafard lors d’un récent camp d’entraînement en Arizona

L’histoire : En mai, le coureur Thomas Fafard pulvérisait son meilleur temps au 5000 m par 26 secondes. Du même coup, il battait le record québécois et s’approchait à seulement sept centièmes de seconde du standard olympique pour les Jeux de Paris.

Aujourd’hui : Depuis, Thomas Fafard a établi un autre record québécois. Celui du 3000 m. Il pointe maintenant au 39rang mondial. Les 42 meilleurs pourront courir le 5000 m aux Jeux olympiques de Paris. « En gros, il a augmenté ses chances de se qualifier », indique son entraîneur, Félix-Antoine Lapointe. « Après, ça va dépendre de ce que les autres athlètes feront d’ici deux semaines. » Fafard aura une dernière occasion d’améliorer sa candidature lors des essais olympiques canadiens, la semaine prochaine, à Montréal.

Hockey sans frontières

PHOTO FOURNIE PAR HOCKEY SANS FRONTIÈRES

Des jeunes aidés par les entraîneurs de Hockey sans frontières dépêchés en Asie centrale

L’histoire : En avril, j’ai raconté l’histoire de l’organisme québécois Hockey sans frontières, qui permet à des entraîneurs d’enseigner le hockey dans des pays en manque d’expertise et de ressources, comme la Serbie, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan. Tout cela bénévolement.

Aujourd’hui : Hockey sans frontières annoncera dans les prochains jours les communautés qu’il aidera en 2024-2025. Plusieurs postes devront être pourvus, précise le cofondateur, Jonathan Gautier. En parallèle, Daniel Jacob, du Crunch de Syracuse, et Stéphanie Poirier, de Hockey Québec, animeront ce jeudi soir une séance de formation en ligne pour des entraîneurs ukrainiens. Hockey sans frontières souhaite enfin déployer son nouveau programme de leadership au mois de septembre.

Samuel Laberge

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DES COMETS D’UTICA

Samuel Laberge, des Devils du New Jersey

L’histoire : Le 30 novembre, Samuel Laberge a participé à son premier match dans la LNH. Une histoire disneyesque. Il y a quatre ans, il construisait des trottoirs à Châteauguay la semaine et jouait avec les Éperviers de Sorel-Tracy, dans la Ligue nord-américaine de hockey, le week-end.

Aujourd’hui : Son séjour dans la LNH aura été de courte durée : deux matchs, six minutes de jeu. Les Devils du New Jersey adorent toutefois son énergie et son leadership. Ils l’ont récompensé ce printemps avec un nouveau contrat d’un an, à deux volets, qui pourrait lui rapporter 775 000 $ s’il passe la prochaine saison dans la LNH.

Tryptique de Cycles Régis

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

L’organisateur Charles Huot

L’histoire : En septembre dernier, une nouvelle course de vélo a attiré des centaines de spectateurs le long de l’avenue Laurier Ouest, dans l’arrondissement d’Outremont, à Montréal. Un beau succès. Cette compétition était l’idée de Charles Huot, un ancien cycliste de haut niveau qui désirait faire un geste concret pour redonner à sa communauté.

Aujourd’hui : Ça roule encore à Outremont ! Une course a été présentée à la fin de mai dans le secteur du campus MIL de l’Université de Montréal, et une autre est prévue le 16 septembre, sur l’avenue Laurier Ouest. « Nous sommes allés chercher des montants en argent de commanditaires existants », s’emballe Charles Huot. Montréal et ses institutions ont tout à gagner à soutenir des promoteurs qui, comme Charles, dynamisent la vie dans nos quartiers.

Marie-France Castillo

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Marie-France Castillo, première entraîneuse-chef d’un club M17 AAA

L’histoire : En mai, Marie-France Castillo est devenue la première femme à diriger une équipe masculine M17 AAA, le plus haut calibre au baseball pour les joueurs de moins de 17 ans au Québec.

Aujourd’hui : Ses Marquis de Montréal occupent présentement le quatrième rang du circuit, sur 10 équipes. L’équipe se prépare pour le tournoi de mi-saison qui sera présenté au stade Gary-Carter et au complexe sportif Claude-Robillard cette fin de semaine.

Le trophée Cattarinich

PHOTO YVES BEAUCHAMP, ARCHIVES LA PRESSE

Lorne Worsley, gardien du Canadien, reçoit le trophée Joseph-Cattarinich des mains de Joe Malone en 1966.

L’histoire : En janvier, j’ai relaté ma quête pour retrouver le trophée Joseph-Cattarinich, autrefois remis à l’athlète canadien-français de l’année, puis à la personnalité de hockey la plus marquante de la province. Depuis sa vente aux enchères, en 2009, le trophée a disparu de l’espace public.

Aujourd’hui : Vous m’avez suggéré plusieurs pistes prometteuses, tant au Québec qu’aux États-Unis ou en Suisse. Malheureusement, le mystère n’est toujours pas résolu. La suite, s’il y en a une, s’écrira donc dans le prochain calepin.

Dubois : le risque calculé des Capitals

Un petit mot sur la transaction qui a envoyé Pierre-Luc Dubois des Kings de Los Angeles aux Capitals de Washington, en retour du gardien Darcy Kuemper. Oui, Dubois a connu une saison lamentable. Oui, il traînera avec lui un contrat hippopotamesque, pour les sept prochaines saisons. Sauf qu’il reste un pari intéressant pour les Capitals.

Pourquoi ?

Parce que Washington a besoin d’attaquants – et vite. Alexander Ovechkin a 38 ans. Nicklas Backström, blessé, en a 37. T.J. Oshie, aussi. Les meilleurs espoirs des Caps, comme Hendrix Lapierre, auront besoin de tuteurs sur lesquels s’appuyer pour produire en attaque. Dylan Strome ? Super. Sauf qu’il ne pourra pas jouer sur les quatre trios pour les cinq prochaines années.

Dubois, qui aura 26 ans cette semaine, profitera d’une occasion formidable de relancer sa carrière. Il aura du temps de jeu de qualité en masse, notamment en supériorité numérique, avec les meilleurs éléments du club.

À lui de faire bien paraître ses nouveaux patrons, qui ont de l’espace sous le plafond salarial pour absorber son contrat, et qui pouvaient se permettre de laisser partir Darcy Kuemper. Soyons réalistes : à 34 ans, Kuemper n’avait aucune chance d’être le gardien titulaire lorsque la prochaine fenêtre des Caps s’ouvrira, dans quelques années.