Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

On trouve de jolis nids douillets et écologiques concoctés par l’architecte Julia Lianis dans les environs de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Notamment La Mésange et Le Colibri, avec leur design solaire passif, mais aussi La Grive. Or, cette dernière, que la professionnelle a habitée durant quelques années, reprend son envol et cherche de nouveaux propriétaires, pour continuer de la faire chanter.

Alors qu’elle supervisait divers chantiers de résidences dans les Laurentides, dont ceux susnommés, Mme Lianis a succombé aux charmes de la région. Comme pour bien des Québécois, la période pandémique et le télétravail ont ouvert la voie d’un petit exode prolongé vers la nature. Au printemps 2021 fut déposée la première branche d’un nouveau projet : aux côtés de La Mésange et du Colibri naîtrait leur petite sœur, La Grive, construite selon les mêmes principes écoénergétiques et environnementaux. Mais cette fois, la maison n’est pas destinée à des clients, mais à l’architecte et à sa famille, et conçue sur mesure pour leurs besoins. Après 15 ans de vie en ville, la transition s’est réalisée graduellement… avec une étape sous la tente.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

L’architecte Julia Lianis, ici dans la cuisine de son projet La Mésange

« Je m’étais monté une tente prospecteur et on l’a habitée le temps que la construction se termine. Mon fils, qui allait changer d’école, a pu aller au camp de jour estival de Sainte-Marguerite pour s’acclimater. En novembre, on a pu investir les lieux », se rappelle Julia Lianis.

Cascade végétale

Avant d’aborder les caractéristiques écologiques de La Grive, un mot sur son architecture et sa situation. Aménagée sur trois niveaux, elle présente des espaces de vie communs au rez-de-chaussée, ainsi qu’une chambre et une salle de bains. À l’étage, trois autres chambres se sont nichées, abritées par un plafond cathédrale de 15 pieds (4,6 mètres environ). Enfin, le rez-de-jardin accueille une vaste salle familiale et des commodités.

Le tout, enveloppé dans un design contemporain coiffé d’un toit monopente, s’intègre dans la nature environnante, à savoir un boisé fourni, en bordure du lac Piché. Le trait d’union entre l’intérieur et l’extérieur constitue d’ailleurs le cœur du projet, avec par exemple une fenestration panoramique permettant d’apprécier le chant matinal des oiseaux sur fond de lever de soleil.

  • On voit ici la jonction entre les deux bacs de végétation.

    PHOTO SAUL ROSALES, FOURNIE PAR LA PROPRIÉTAIRE

    On voit ici la jonction entre les deux bacs de végétation.

  • Les bacs ont été placés dans la continuité d’un potager extérieur, qui pourrait devenir une serre ou une véranda.

    PHOTO SAUL ROSALES, FOURNIE PAR LA PROPRIÉTAIRE

    Les bacs ont été placés dans la continuité d’un potager extérieur, qui pourrait devenir une serre ou une véranda.

1/2
  •  
  •  

Mais la plus belle illustration du concept, qui démarque La Grive de ses grandes sœurs, se matérialise avec un parcours végétal s’amorçant à l’étage. « L’idée était de faire entrer la végétation dans la maison et de créer une continuité extérieure. On trouve ainsi un premier bac de plantation à l’étage, en lien avec un deuxième bac plus bas, et qui se poursuit à l’extérieur en jardin, qui est en fait une aire initialement vouée à se transformer en serre », explique Mme Lianis. Cette deuxième phase, consistant donc à ériger un espace de culture protégé, n’a pas eu le temps d’être entreprise, mais toutes les fondations sont en place. Ce qui laisse aux futurs propriétaires plusieurs options sur la table. « C’est orienté sud, on peut y bâtir une serre, mais ça pourrait aussi bien être une véranda ou un solarium », suggère l’architecte.

Un air sain

Au-delà de ces spécificités, La Grive hérite de l’ADN de sa fratrie, c’est-à-dire un choix méticuleux de matériaux écologiques et un design solaire passif, des éléments constituant la griffe de l’architecte.

Elle a bénéficié des principes appliqués à tous mes projets, dont le design solaire passif, à ne pas confondre avec maison passive. La maison est orientée plein sud, avec une fenestration beaucoup plus généreuse de ce côté pour tirer le maximum de luminosité et d’accumulation de chaleur en hiver.

Julia Lianis, architecte et propriétaire

« Au sol, une chape de béton LEED, à contenus recyclés, permet de mieux réguler la température intérieure », indique la propriétaire.

En complément, les équipements mécaniques, comme la ventilation ou le chauffe-eau, fonctionnent selon des systèmes écoénergétiques. Les matériaux ont aussi été triés sur le volet, en très grande partie recyclables et durables, voire recyclés et de sources naturelles ; comme les isolants, avec des panneaux en fibre de bois et cellulose issue de papier recyclé. Peinture, matières premières et revêtements respectent des normes pour limiter les composés organiques volatils (COV) nuisibles. « Cela permet d’obtenir un air sain dans la maison, sans émanation provenant de colles, par exemple », illustre Mme Lianis.

Un oisillon en devenir

En attendant que La Grive s’envole sur le marché immobilier, l’architecte a, bien entendu, des plans pour la suite. Sur une parcelle acquise à Sainte-Adèle, elle érigera une maison mieux adaptée à ses nouveaux besoins, c’est-à-dire à bien plus petite échelle. En somme, un oisillon. S’agira-t-il d’une mini-Grive ? Pas nécessairement, puisqu’un double toit et des bardeaux de cèdre sont envisagés, mais elle s’en inspirera à certains égards, avec un design solaire passif et une empreinte écologique encore plus jugulée. « Dans une mentalité de décroissance, je veux réduire à la source et y aller selon nos besoins exacts, pour mon fils et moi, pas plus », projette-t-elle.

La future résidence aura-t-elle aussi un nom d’oiseau ? On l’ignore pour le moment, mais nous proposons La Pie ou La Corneille, deux corvidés très doués pour bâtir leur nid à partir de matériaux recyclés.

Consultez la fiche de la propriété

La propriété en bref

Prix demandé : 1 495 000 $

Évaluation municipale : 949 300 $

Construction : 2021

Description : 4 chambres et 3 salles de bains

Superficie habitable : 2086 pi² (194 m²)

Superficie du terrain : 43 339 pi² (4026 m²)

Impôt foncier : 5509,93 $

Taxe scolaire : 457,89 $