France

À moins d’un renversement inattendu, le Rassemblement national devrait l’emporter en France par une marge très confortable, avec un programme ouvertement souverainiste et contre l’immigration, qui défend un retour des contrôles aux frontières nationales.

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Jordan Bardella, le nouveau visage du Rassemblement national

Crédité de 30 % des intentions de vote (deux fois plus que ses rivaux de Renaissance et du PS), le parti aura comme « tête de liste » un certain Jordan Bardella, jeune loup désormais considéré comme le dauphin de Marine Le Pen. « Je pense que ç’a été très stratégique de remplacer Marine Le Pen par quelqu’un de plus nouveau, qui n’est pas dans la lignée de la famille Le Pen, qui a un passé très fasciste. Ils se sont refait une virginité avec ce jeune homme », souligne Ettore Recchi, analyste et professeur à l’Institut universitaire européen de Florence.

Signe de son sérieux en matière d’immigration : le troisième candidat sur sa liste électorale est un certain Fabrice Leggeri, ancien directeur de l’agence Frontex, chargée de la sécurisation des frontières de l’Union européenne et de l’accompagnement de migrants en détresse. Un choix controversé, puisque le personnage a été accusé par les ONG d’avoir masqué des refoulements illégaux de migrants (pushback) qui tentaient de rejoindre l’Europe par la Méditerranée et est visé par une plainte de la Ligue des droits de l’homme pour « complicité de crimes contre l’humanité ».

Italie

PHOTO TIZIANA FABI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La première ministre italienne Giorgia Meloni

Arrivée au pouvoir en Italie en 2022, Giorgia Meloni n’a certes pas réalisé toutes ses promesses eurosceptiques et antimigratoires, s’étant même recentrée sur certains points. Mais sa popularité reste intacte et c’est peut-être pourquoi elle a choisi de se présenter comme tête de liste de son parti, Fratelli d’Italia. « Elle souhaite profiter de l’effet personnalisation dont elle bénéficie », résume Ettore Recchi. Stratégie prometteuse, puisqu’on lui prédit 26 % des voix et un bond spectaculaire de 22 % des sièges au Parlement européen. Mme Meloni devra néanmoins renoncer à son siège de députée européenne, puisque selon les règles du Parlement européen, il est interdit de porter deux chapeaux à la fois. Ce qui n’empêchera pas son parti de peser sur les grandes orientations de l’Union européenne.

Autriche

PHOTO ALEX HALADA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Herbert Kickl, chef du Parti de la liberté (FPÖ) autrichien

Antiélite, eurosceptique, russophile, antivax, anti-immigration, anti-LGBT, climatosceptique… Avec son discours radical assumé, le Parti de la liberté (FPÖ) autrichien est en train de ressusciter après quelques années plus compliquées. Un sondage IPSOS publié en mars lui prédit une victoire avec 28 % des voix autrichiennes aux élections européennes, un score de 10 points plus élevé qu’en 2019. Avec cette victoire, la formation d’extrême droite, menée par Herbert Kickl (mais représentée à ces élections par Harald Vilimsky), pourrait établir une forme d’erre d’aller en vue des élections législatives autrichiennes prévues pour le mois de septembre, où l’on prédit une majorité absolue au FPÖ…

Hongrie

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Viktor Orbán, premier ministre de la Hongrie

Ce n’est un secret pour personne. Viktor Orbán est un caillou dans la chaussure de l’Union européenne. Qualifié de « mouton noir », de « maître chanteur », de « bulldozer populiste », le premier ministre de la Hongrie ne cesse de contrarier l’unanimité des 26 autres États membres avec ses positions pro-Poutine et ses penchants « illibéraux » qui ont d’ailleurs valu à son parti (Fidesz) d’être éjecté du groupe parlementaire PPE (Parti populaire européen) auquel il appartenait et privé de certaines subventions européennes. Plusieurs se demandent quelle famille politique il pourrait bien rejoindre après ces élections, où on lui prédit d’ailleurs une moins bonne performance qu’en 2019. La Hongrie devrait toutefois occuper la présidence tournante du Conseil européen pour six mois, à compter de juillet. Avec quelle influence ?