(Moscou) La Russie a dit mercredi avoir repoussé dans la nuit une attaque de drones navals ukrainiens contre Novorossiïsk, port abritant une partie de la flotte russe de la mer Noire et situé à des centaines de kilomètres des côtes sous contrôle ukrainien.

« Deux navires sans équipage voyageant en direction de Novorossiïsk ont été détruits en mer Noire », a indiqué le ministère russe de la Défense.

Il a diffusé des images de cette bataille navale nocturne au large de cette ville portuaire, des balles et explosions illuminant la nuit. Le ministère, comme à son habitude, n’a pas évoqué d’éventuels dégâts.

L’Ukraine, qui ne dispose pourtant pas d’une véritable marine, est parvenue peu à peu depuis l’invasion russe de février 2022 à repousser la flotte de la mer Noire à bonne distance en frappant à ses multiples reprises ses navires et son QG avec des missiles, des drones navals ou encore des drones aériens.

Kyiv a aussi attaqué le pont stratégique reliant le territoire russe à la Crimée ukrainienne annexée.  

Les navires de guerre russes ont peu à peu reculé en 2022 et 2023 pour se mettre à l’abri, permettant à l’Ukraine de rouvrir des voies maritimes pour ses exportations de produits agricoles.

L’attaque de drones navals nocturnes de la nuit de mardi à mercredi montre cependant que Kyiv à la capacité d’envoyer ces appareils de surface jusqu’aux côtes russes, ceux-ci étant difficilement repérables au ras des flots.  

L’offensive a eu lieu à des centaines de kilomètres des zones sous contrôle ukrainien, et ces appareils ont donc dû traverser des secteurs de la mer Noire où la Russie est censée avoir la suprématie russe. Ils ont notamment dû contourner la péninsule de Crimée, territoire ukrainien annexé par la Russie en 2014, dont la ville de Sébastopol est le siège historique de la flotte russe.  

Selon des images satellitaires analysées par des experts et des médias, les succès en mer des Ukrainiens ont forcé la Russie à déménager une large partie de sa flotte de la mer Noire de Sébastopol vers Novorossiïsk.  

Le Kremlin n’a quant à lui pas souhaité commenter l’attaque ukrainienne, selon les agences russes, se bornant à dire que le président russe Vladimir Poutine, actuellement en déplacement au Kazakhstan, était informé.