(Londres) Le parti britannique anti-immigration Reform UK a retiré son soutien à trois candidats signalés comme auteurs de propos racistes, a indiqué samedi la formation politique de Nigel Farage à des médias, à quelques jours des élections.

Les candidatures étant déjà closes avant le scrutin de jeudi prochain, les trois candidats apparaîtront toujours comme étant sous la bannière de Reform UK sur les bulletins de vote.

Selon la BBC, Edward Oakenfull, candidat dans le centre de l’Angleterre, avait publié des commentaires sur le QI des personnes originaires d’Afrique subsaharienne l’an dernier sur les réseaux sociaux. Il avait soutenu que ces propos avaient été retirés de leur contexte.

Robert Lomas avait selon le Times déclaré que les personnes noires devaient « lever leurs culs de fainéants » et arrêter de se comporter « comme des sauvages ». Le parti avait invoqué des « citations partielles hors contexte ».

Leslie Lilley se voit quant à elle reprocher d’avoir qualifié sur les réseaux sociaux les migrants qui traversent clandestinement la Manche d’« ordures ».

Tous trois avaient été publiquement désavoués par Nigel Farage, qui confronté vendredi soir sur la BBC aux propos qui leur sont reprochés, avait déclaré qu’il ne voulait « rien avoir à faire avec eux ». Il s’est défendu en affirmant notamment qu’il existe « des gens qui disent de mauvaises choses dans tous les partis ».

Selon l’association de lutte contre le racisme Hope Not Hate (« L’espoir pas la haine »), en vue des législatives, Reform UK avait déjà dû renoncer à 166 candidats depuis le début de l’année, nombre d’entre eux ayant tenu des propos racistes ou offensants.

Nigel Farage, qui a déclaré sa candidature début juin, avait admis que sa formation n’avait pas eu le temps de « procéder à une vérification complète » de ses candidats.

Accusations d’« ingérence électorale »

Cette semaine, il a annoncé avoir écarté de sa campagne à Clacton, dans le sud-est de l’Angleterre, des militants auteurs de propos racistes ou homophobes. L’un a qualifié Rishi Sunak de « putain de Paki ».

Le premier ministre, qui a condamné ses propos et s’est dit « blessé » et « en colère », a reçu le soutien de son adversaire travailliste Keir Starmer, qui a dit samedi partager son « dégoût ».

Nigel Farage a crié au « traquenard » vendredi, mettant en doute l’honnêteté du reportage de la chaîne Channel 4, réalisé grâce à une infiltration, dans lequel ont été diffusés les propos des militants enregistrés à leur insu.

Reform UK a indiqué avoir fait un signalement contre la chaîne, qui a défendu vendredi l’intégrité de son reportage, à la Commission électorale.  

« L’émission […] est clairement faite pour faire du tort à Reform UK en période électorale », a accusé le secrétaire du parti, Adam Richardson, parlant dans sa lettre à la commission d’« ingérence électorale ».

Nigel Farage a en outre affirmé sur X qu’il refusait de participer à l’émission politique dominicale de la BBC sans excuses de la part du groupe audiovisuel public, qu’il accuse de se comporter comme un « acteur politique ». Nigel Farage a qualifié de « truqué » le public qui l’a questionné lors d’une émission de la BBC vendredi soir.

Des accusations réfutées par la BBC, dont un porte-parole a souligné à l’AFP que le public de l’émission comprenait à peu près la même proportion de partisans de Reform UK que des Verts, dont un responsable était également invité.

En outre, « les autres partis étaient également représentés », a ajouté le porte-parole, et l’assistance comprenait « un certain nombre de personnes aux opinions politiques variées, qui n’avaient pas encore fait leur choix » en vue du scrutin.