(Londres) À une semaine des élections législatives du 4 juillet, le premier ministre britannique Rishi Sunak et le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer se sont affrontés sans retenir leurs coups mercredi soir dans leur dernier débat télévisé de la campagne.

Alors que le scrutin se rapproche, le Labour (travaillistes) est toujours promis à une écrasante victoire selon les sondages qui ont peu évolué, les Tories (conservateurs) faisant les frais d’une campagne laborieuse marquée par les polémiques, et désormais d’un scandale de paris frauduleux.

Après un premier duel sans surprise début juin, mais où les deux adversaires s’étaient montrés offensifs, ce débat diffusé sur la BBC permettra-t-il de faire bouger les lignes ?

Dès les premiers échanges, le ton était donné. En réponse à une question d’une femme du public sur la crise de confiance entre les électeurs et leurs élus, Keir Starmer a fustigé le bilan des conservateurs, attaquant directement Rishi Sunak, rappelant par exemple qu’il avait écopé d’une amende pour avoir violé les règles de confinement durant l’épidémie de COVID-19.

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À l’issue du dernier débat télévisé, les électeurs connaissent les programmes des deux principaux partis, en particulier sur l’immigration, les services publics et le pouvoir d’achat, principales préoccupations des Britanniques.

« Je pense qu’au cours des 14 dernières années, la politique est devenue trop axée sur l’autosatisfaction et sur le fait que les députés pensent à ce qu’ils peuvent obtenir pour eux-mêmes », a-t-il affirmé.

Rishi Sunak a estimé que l’intégrité en politique c’était d’être « clair sur ce que vous voulez faire », accusant son adversaire « de ne pas être honnête sur ses projets d’augmenter les impôts », l’une de ses lignes d’attaque favorite contre le Labour dans la campagne.

Désormais, les électeurs connaissent les programmes des deux principaux partis, en particulier sur l’immigration, les services publics et le pouvoir d’achat, principales préoccupations des Britanniques.

Pour Keir Starmer, 61 ans, l’enjeu était de ne pas faire de faute de carre si près du vote, même si la ligne prudente – prônant le changement et le sérieux budgétaire – qu’il maintient depuis des mois a pu laisser des électeurs sur leur faim.

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Le chef de l’opposition, Keir Starmer

De l’autre côté, il s’agissait de la dernière chance pour Rishi Sunak, 44 ans et à Downing Street depuis vingt mois, de tenter de redresser la barre d’une campagne marquée par la polémique sur son déplacement écourté en France pour les commémorations du 80anniversaire du débarquement allié en Normandie, et l’entrée en course de Nigel Farage, nouveau chef du parti anti-immigration Reform UK.

Ce dernier talonne désormais les conservateurs dans les sondages, en érodant sa base électorale sur la droite.

Et depuis une semaine, les Tories sont empêtrés dans un scandale de paris frauduleux, le gendarme du secteur enquêtant pour déterminer si des membres du parti ont tiré profit d’informations privilégiées pour parier sur la date à laquelle se tiendrait l’élection.

De nombreux ténors conservateurs sont menacés de perdre leur siège lors de ces législatives, et beaucoup ont déjà les yeux tournés vers la future recomposition du parti.