(Kyiv) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé s’être rendu mercredi dans une ville de la région orientale de Donetsk, proche d’une zone particulièrement difficile du front, pour rencontrer ses troupes.

« J’ai commencé cette journée dans la région de Donetsk, avec nos soldats, avec le commandant en chef [Oleksandre] Syrsky et le nouveau commandant des forces conjointes, le général [Andriï] Gnatov », a-t-il annoncé dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram.

Le président y est filmé devant le panneau de la ville de Pokrovsk, secteur où les Russes sont à l’offensive depuis des semaines.

Le général de brigade Gnatov est « jeune, mais sa connaissance de la ligne de front et son expérience sont exactement ce qu’il nous faut », a souligné M. Zelensky.  

M. Gnatov a été nommé à ce poste lundi et remplace le général Iouri Sodol, accusé d’incompétence ayant mené à la mort de soldats et à des revers sur le front par un commandant militaire populaire.  

« La tâche du général Gnatov est évidente : détruire l’occupant et, surtout, sauver le plus grand nombre possible de vies de nos soldats », a fait valoir M. Zelensky.  

Le président a par ailleurs soulevé la question de l’aide aux communautés de la région de Donetsk, l’une des plus affectées par les combats.

PHOTO FOURNIE PAR LE SERVICE DE PRESSE PRÉSIDENTIEL UKRAINIEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky

Il a reproché aux responsables gouvernementaux s’occupant de ces questions de ne pas être allés dans cette zone depuis des mois, promettant « une conversation sérieuse » à ce sujet à Kyiv et des « conclusions appropriées ».  

« Les gens ont besoin de solutions immédiates, solutions qui ne sont pas visibles depuis Kyiv », a fait valoir M. Zelensky.

« J’ai été surpris de constater que certains responsables gouvernementaux n’étaient pas venus depuis six mois ou plus », a-t-il lancé.  

Première rencontre entre Russes et Ukrainiens sur les prisonniers de guerre

Une première entrevue directe a eu lieu mardi entre représentants ukrainiens et russes en marge d’un important échange de prisonniers de guerre, ont annoncé Kyiv et Moscou, une opération inédite après plus de deux ans et demi de conflit.

Moscou et Kyiv avaient annoncé dans la soirée mardi avoir échangé 90 prisonniers de guerre de chaque camp, à la suite d’une médiation des Émirats arabes unis.

«  Hier, lors de l’échange de prisonniers de guerre, des représentants du bureau du médiateur russe sont arrivés pour la première fois afin d’enregistrer d’éventuelles violations des droits de la personne », a indiqué mercredi sur Telegram le commissaire ukrainien chargé des droits de la personne, Dmytro Loubinets.

« Au cours de ce travail commun, les représentants des deux bureaux ont interrogé les prisonniers libérés du côté russe et du côté ukrainien », a-t-il précisé.

Contacté par l’AFP pour donner plus de détails sur cette opération, M. Loubinets a expliqué qu’« il s’agissait d’une nouvelle initiative de l’Ukraine, à laquelle la partie russe a donné son accord pour la première fois ».

« Ce sont des représentants […] et non les commissaires aux droits de la personne eux-mêmes qui étaient sur place lors de cet échange », a précisé le responsable ukrainien.

Son homologue russe, Tatiana Moskalkova, a pour sa part dit sur Telegram que des représentants russes avaient « rencontré un représentant du commissaire ukrainien aux droits de la personne, [entrevue] au cours de laquelle ils ont échangé des informations sur les options possibles pour le retour mutuel des civils actuellement dans les centres de détention ».

La Russie et l’Ukraine ont échangé des centaines de prisonniers depuis le début de l’invasion russe en février 2022 et procèdent régulièrement à des échanges de dépouilles de soldats tués sur le front.

Fin avril, des responsables ukrainiens et russes s’étaient vus au Qatar pour la première fois depuis février 2022 pour échanger sur l’épineux dossier des enfants déplacés par la guerre.