(Moscou) Le Kremlin a jugé mercredi « absurdes » les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre le chef d’état-major de l’armée russe Valéri Guérassimov et Sergueï Choïgou, ministre de la Défense jusqu’en mai dernier, pour des crimes.

La Cour pénale internationale (CPI) a émis mardi des mandats d’arrêt contre eux pour des crimes de guerre et crime contre l’humanité présumés en Ukraine, des accusations que Moscou rejette.

« Nous ne reconnaissons pas la compétence de cette cour », a affirmé à des journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. « Nous considérons [ces mandats] comme absurdes », a-t-il ajouté.

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Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe

La Russie ne fait pas partie des États signataires du Statut de Rome, fondateur de la CPI. En outre, la Cour ne dispose pas de sa propre force de police pour exécuter les mandats d’arrêt.

Mais ses quelque 124 pays membres sont, en théorie, tenus d’arrêter toute personne faisant l’objet d’un mandat d’arrêt si elle se rend sur leur territoire.

Au printemps 2023, la CPI avait lancé un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et sa commissaire aux droits de l’enfant pour le crime de guerre présumé de déportation d’enfants d’Ukraine vers la Russie. Une accusation fermement rejetée par Moscou.

En mai, le président russe a remplacé son ministre de la Défense Sergueï Choïgou, 69 ans, en poste depuis 2012, par le technocrate Andreï Belooussov, après plus de deux ans de conflit en Ukraine.

Le chef d’état-major des forces armées Valéri Guérassimov est pour sa part toujours en place et le Kremlin a déclaré qu’« aucun changement » n’était envisagé à ce poste.