(Moscou) Une ressortissante russo-américaine, Ksenia Karelina, est jugée depuis jeudi à Ekaterinbourg en Russie pour haute trahison, accusée d’avoir donné de l’argent à un groupe de soutien à l’Ukraine, nouvelle illustration d’une répression tous azimuts dans le pays.

« Selon les enquêteurs, depuis février 2022, Karelina a pris l’initiative de transférer des fonds vers une organisation ukrainienne, qui ont ensuite été utilisés pour acheter des moyens de médecine tactique, des équipements, des armes et des munitions pour les forces armées ukrainiennes », a indiqué le tribunal sur sa chaîne Telegram.

L’ouverture du procès a eu lieu à huis clos, selon l’agence de presse d’État TASS, qui précise que la prochaine audience aura lieu le 7 août.

Ksenia Karelina, âgée de 32 ans et qui vivait en Californie, s’est rendue en Russie en début d’année pour rendre visite à sa famille. En février 2024, les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé son arrestation pour trahison, crime passible de 20 ans de prison.

Selon les médias russes, elle aurait effectué un transfert d’environ 50 dollars à une organisation pro-ukrainienne dans les tout premiers jours de l’assaut du Kremlin contre l’Ukraine en février 2022.

Des images diffusées jeudi par la cour montraient la jeune femme aux cheveux ondulés assise dans la cage de verre réservée aux accusés de la salle d’audience, vêtue d’une chemise verte et d’un jean, l’ombre d’un sourire triste aux lèvres.

La Russie a engagé des poursuites contre des milliers de Russes opposés à l’offensive lancée par le président Vladimir Poutine contre l’Ukraine et nombre d’entre eux, anonymes ou célèbres, ont été emprisonnés.

En outre, les autorités russes ont arrêté des ressortissants de plusieurs pays occidentaux.

Le 26 juin doit ainsi s’ouvrir à Ekaterinbourg le procès du journaliste américain Evan Gershkovich qui risque 20 ans de prison pour « espionnage ». Il avait été arrêté en plein reportage en mars 2023.

La Russie n’a jamais étayé ses accusations contre le reporter qui les rejette tout comme son employeur, le Wall Street Journal, ses proches et les autorités américaines.

Des pourparlers sont en cours en vue d’un échange, la Russie cherchant à obtenir la libération d’un homme condamné en Allemagne pour avoir commis un assassinat pour le compte de Moscou.