(Édimbourg) Le premier ministre indépendantiste écossais John Swinney a appelé mercredi les électeurs à voter pour son parti lors des législatives britanniques afin d’« accentuer la pression » sur Londres en vue d’obtenir un nouveau référendum d’autodétermination et relancer un combat dans l’impasse.

Le Scottish National Party (SNP) domine la vie politique locale depuis une quinzaine d’années. Mais il accumule les revers ces derniers mois et les sondages suggèrent qu’il est parti pour perdre des sièges au Parlement de Westminster face au Labour mené par Keir Starmer, favori du scrutin du 4 juillet à l’échelle du Royaume-Uni.

« Le meilleur moyen d’obtenir l’indépendance, c’est par un référendum démocratique, mais l’obstacle à cela, c’est l’intransigeance du gouvernement du Royaume-Uni », a déclaré John Swinney, en dévoilant le programme de son parti à Edimbourg.

Ces élections constituent donc une occasion d’intensifier la pression pour obtenir l’indépendance de l’Écosse, en votant SNP pour arriver à une majorité des sièges à Westminster.

John Swinney, premier ministre indépendantiste écossais

Il a promis de lancer des « négociations » avec Londres si son parti conservait la majorité des sièges de députés représentant l’Écosse.

Cet objectif est loin d’être gagné. Le SNP, positionné à gauche, contrôle actuellement 43 des 59 circonscriptions en Écosse, contre seulement deux pour le Labour (centre gauche) et sept pour les conservateurs. Les députés sont élus à la majorité simple à un tour.

Les sondages le donnent désormais devancé par les travaillistes, dominants jusqu’en 2010. La dernière projection en sièges de l’institut Ipsos accorde seulement 15 sièges au SNP tout en soulignant la faiblesse des écarts de voix avec les travaillistes.

Le parti est fragilisé par la démission l’an dernier de la charismatique première ministre Nicola Sturgeon, une enquête sur son financement et son échec à contraindre Londres à accepter un nouveau référendum d’indépendance.

PHOTO RUSSELL CHEYNE, ARCHIVES REUTERS

Nicola Sturgeon

Le dernier vote, en 2014, avait été remporté par le « non » à hauteur de 55 %, mais les indépendantistes font valoir que le Brexit de 2016, contre lequel les Écossais étaient majoritairement opposés, a changé la donne.

Le Labour est fermement opposé à l’indépendance de l’Écosse, comme les Tories au pouvoir depuis 14 ans au Royaume-Uni.

Outre ce dossier, le SNP reproche au parti bien placé pour former le prochain gouvernement un positionnement centriste sur les questions économiques.

« La Labour va continuer ce que les Tories ont commencé en matière de baisses de dépenses publiques et le résultat sera désastreux pour l’Écosse », a plaidé John Swinney.