Les visages de Skid Row
-
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Paradise, qui se fait aussi appeler Psycho Beau, raconte avoir été membre d’un gang et être sorti de prison il y a huit ans, pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Depuis ce temps, il vit dans sa tente, meublée d’un gros matelas et d’une petite table. « C’est dangereux dans le quartier, je me suis déjà fait tirer une balle dans la jambe », dit-il, tandis qu’un petit chien jappe intensément au bout de sa laisse.
-
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
James Luis, rencontré près de la clinique mobile stationnée dans Skid Row, tente de faire soigner son pied, blessé depuis deux ans. « J’ai marché dessus, alors ça a empiré », explique-t-il. Maintenant, il doit se déplacer en fauteuil roulant. L’homme n’a même pas de tente. Il dort sur des bancs ou par terre et survit grâce à des dons de nourriture. « Je suis en attente d’un appartement, j’aimerais bien recommencer à cuisiner », dit-il.
-
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
James Lee Cooper vit dans Skid Row depuis plus de 10 ans et dit dormir à la belle étoile. « Je suis arrivé à Los Angeles parce qu’on m’avait promis un job comme tatoueur, mais ça n’a pas fonctionné », raconte-t-il, en montrant les tatouages sur ses jambes, réalisés d’après ses propres dessins.
-
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
La musique joue à tue-tête dans la tente de Juan*, qui placote avec des amis. « Je viens du Venezuela et je demande l’asile politique aux États-Unis », explique le jeune homme. Il est aussi sous l’emprise du crack : il a tout son matériel de consommation à l’intérieur de sa petite tente. * Il a demandé l’anonymat par crainte de représailles.
-
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Pendant ses 10 années d’itinérance, Kyle Meek (à droite) a eu des relations sexuelles non désirées en échange d’un endroit où rester. Il a été battu, a fait une surdose de méthamphétamine en cristaux, à laquelle il a survécu grâce à la naloxone… Lorsqu’il a commencé à entendre des voix, il a décidé de se reprendre en main. Depuis cinq mois, il participe à un programme de désintoxication à la Midnight Mission. « Je peux maintenant voir que j’ai un avenir », dit-il.
-
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Andrew Linares vivait depuis quatre mois dans la rue quand il a atteint le fond du baril et pris conscience que la drogue et l’alcool étaient en train de le détruire. « J’avais brûlé les ponts avec les gens que j’aimais, relate-t-il. J’étais incapable de garder un emploi, ma mère m’avait mis à la porte. » Il est entré dans le programme de désintoxication de la Midnight Mission, où il occupe maintenant un emploi comme coordonnateur des bénévoles.
-
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Sieglinde von Deffner travaille dans Skid Row depuis plus de 20 ans. « Certains disent que les sans-abri ne veulent pas sortir de la rue, mais ce n’est pas vrai. Ils veulent se loger, mais veulent qu’on les respecte. Leur imposer de vivre dans de grands dortoirs partagés avec des inconnus, avec des gardiens armés de gaz poivre et des règlements ridicules que nous-mêmes n’accepterions pas, c’est normal que ça les rebute », souligne-t-elle.
-
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Le Dr Absalon Galat, directeur médical de Housing for Health, sillonne différents quartiers de Los Angeles à bord de l’une des quatre cliniques mobiles de l’organisme. Avec des infirmières, il soigne des plaies infectées, fait des tests sanguins, du dépistage d’infections transmises sexuellement, etc. « Nous tentons de garder les gens en vie, dit-il. Mais la vraie solution ne dépend pas du système de santé, elle se trouve dans le logement social. »
