(Washington) La Cour suprême des États-Unis, à majorité conservatrice, a infligé un revers jeudi à l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA), en suspendant la mise en œuvre d’un plan de lutte contre la pollution de l’air.

Les juges de la plus haute instance judiciaire aux États-Unis ont décidé par 5 voix contre 4 de suspendre l’application d’un plan dit « de bon voisinage », qui entend lutter contre la pollution atmosphérique qui traverse d’un État à l’autre, le temps qu’un litige devant des tribunaux inférieurs soit résolu.

« L’application de la règle de l’EPA à l’encontre des requérants doit être suspendue jusqu’à ce qu’il soit statué sur les demandes de révision des requérants auprès » d’une cour d’appel à Washington, a affirmé la Cour dans son arrêt.

La décision a été prise à une majorité de 5 juges conservateurs contre les 3 progressistes, rejoints par une juge conservatrice Amy Coney Barrett.

Pour l’EPA, ce plan doit permettre de réduire le smog qui est néfaste pour la santé, mais peut aussi avoir « des avantages économiques ».

Mais la réglementation a été contestée en justice par trois États gouvernés par des républicains, l’Ohio, la Virginie-Occidentale et l’Indiana, soutenus par l’industrie métallurgique et du charbon.

D’après une loi américaine sur la pollution de l’air, les États fédérés ont la charge de réglementer la pollution par l’ozone en basse altitude, mais l’Agence peut rejeter ou faire amender leurs plans de lutte et définir des normes communes.

« La décision d’aujourd’hui n’est pas seulement préjudiciable aux communautés qui respirent de l’air pollué, mais à la démocratie elle-même », a réagi Holly Bender, du Sierra Club, un groupe de défense de l’environnement, dénonçant le fait que la Cour « se soit rangée du côté des pollueurs et des industriels ».

L’administration Biden a cherché à rétablir ces dernières années une série de normes de pollution de l’air qui avaient été abolies par l’ancien président républicain Donald Trump.