(Washington) Le chirurgien général des États-Unis a appelé lundi à ce que les réseaux sociaux affichent des informations sur les risques courus par les jeunes qui y passent leur temps, à la manière des messages de prévention obligatoires sur les paquets de cigarettes.

« Il est temps » que les autorités « requièrent un message de prévention sur les plateformes de réseaux sociaux pour alerter des dangers importants qu’ils représentent pour la santé mentale des adolescents », a écrit le Dr Vivek Murthy, principal conseiller de santé auprès de l’exécutif américain, dans un texte d’opinion publié par le New York Times.

Ces plateformes sont « un facteur important » de la crise de santé mentale qui frappe la jeunesse, insiste-t-il.

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Le Dr Vivek Murthy, principal conseiller de santé auprès de l’exécutif américain

Passer plus de trois heures par jour sur les réseaux sociaux double le risque de provoquer des symptômes liés à la dépression et à l’anxiété chez les adolescents, rappelle Vivek Murthy. À l’été 2023, les jeunes passaient environ cinq heures par jour sur ces applications.

Il ne les nomme pas, mais c’est bien TikTok, Instagram et autres réseaux sociaux ou plateformes de ce type qui sont dans sa ligne de mire.

L’imposition de tels messages doit passer par la loi, et donc un accord politique au Congrès, comme celui qui avait mené à des messages sur les paquets de cigarettes en 1965.

« La recherche autour de la consommation de tabac montre que ces messages de prévention favorisent la prise de conscience et changent les pratiques, » écrit le chirurgien général américain.

Les réseaux sociaux peuvent avoir des « effets extrêmement nocifs » sur la santé mentale des enfants et des adolescents, avait-il déjà alerté dans un rapport en mai 2023.

Des étiquettes d’avertissement

Vivek Murthy a stipulé que l’utilisation d’une simple étiquette d’avertissement ne rendrait pas les réseaux sociaux sécuritaires pour les jeunes, mais fait partie des mesures nécessaires.

L’utilisation des réseaux sociaux est répandue chez les jeunes Américains. Jusqu’à 95 % des adolescents de 13 à 17 ans déclarent utiliser au moins un réseau social, et plus d’un tiers déclarent utiliser les réseaux sociaux « presque constamment », selon les données de 2022 du Pew Research Center.

L’année dernière, le Dr Murthy a averti qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour démontrer que les réseaux sociaux étaient inoffensifs pour les enfants et les adolescents. Il avait affirmé que les décideurs politiques devaient s’attaquer aux méfaits des réseaux sociaux de la même manière qu’ils réglementent des choses comme les sièges d’auto, la nourriture pour nourrissons, les médicaments et d’autres produits utilisés par les enfants.

Pour se conformer à la réglementation fédérale, les réseaux sociaux interdisent déjà aux moins de 13 ans de s’inscrire sur leurs plateformes, mais il a été démontré que les jeunes contournent facilement ces interdictions, avec ou sans le consentement de leurs parents.

Avec l’Associated Press