(Mainpuri) Six personnes ont été arrêtées jeudi en Inde deux jours après la bousculade qui a endeuillé le rassemblement d’un prédicateur hindou, ce dernier affirmant ne pas se cacher de la police et dégageant toute responsabilité dans le drame, par la voix de son avocat.  

Selon l’inspecteur général de la police, Shalabh Mathur, « six personnes ont été arrêtées. Elles travaillaient principalement en tant que bénévoles, et s’occupaient de la gestion des foules et de la collecte de fonds », a-t-il déclaré à la presse.

Le dernier prêche du gourou Bhole Baba mardi à Hathras, ville proche du célèbre Taj Mahal, à environ 140 km au sud-est de la capitale indienne New Delhi, a été suivi par une bousculade qui a causé la mort de 121  personnes. Les autorités avaient autorisé 80 000 personnes à assister à son prêche, soit moins d’un tiers des 250 000 fidèles qui s’y sont finalement rendues.

Depuis le drame, l’ancien agent de police dont le vrai nom est Suraj Pal, devenu leader spirituel, n’a plus été vu en public. Selon des médias locaux, il se serait retiré dans son monastère à Mainpuri, dans l’Uttar Pradesh (nord), dont les portes ont été fermées avec des chaînes de l’intérieur par des fidèles.

Jeudi, une vingtaine de policiers montaient la garde à l’extérieur du monastère, protégé par un mur d’enceinte de 5 mètres de haut.

« Il n’y a aucune raison pour qu’il se cache […] il croit en la loi et il suit les instructions de la police », a déclaré l’avocat du prédicateur, A. P. Singh, sans préciser le lieu où se trouve son client.  

PHOTO ARUN SANKAR, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des policiers montent la garde à l’extérieur du monastère du gourou Bhole Baba, le 4 juillet.

« Une enquête est en cours. Nous y participerons », a-t-il ajouté, affirmant que le prédicateur n’était ni en fuite ni responsable du désastre et évoquant la présence d’« éléments antisociaux » dans la foule.

Populaire auprès des pauvres

Un rapport de police publié après la bousculade indique que plusieurs organisateurs du rassemblement sont recherchés, mais le nom de Bhole Baba n’y figure pas.

Si en Inde, personne ou presque n’avait entendu parler de lui jusqu’à la catastrophe, Bhole Baba est devenu très populaire auprès des plus pauvres dans l’État de l’Uttar Pradesh. Il compte beaucoup de fidèles issus des castes les plus pauvres et défavorisées, notamment des femmes.

Les autorités ont dans un premier temps affirmé qu’une tempête de poussière avait déclenché le mouvement de panique, mais la police a ensuite déclaré que la bousculade avait débuté lorsque « les fidèles » avaient « commencé à ramasser de la terre » sur le sol foulé par le prédicateur.

Jeudi l’un des fidèles de Baba, venu devant les portes closes du monastère manifester son soutien, a déclaré que la responsabilité de la bousculade incombait entièrement à l’auditoire du prédicateur.  

« On leur a dit de s’asseoir tranquillement et de partir dans l’ordre. Pourquoi fallait-il causer une bousculade ? », a affirmé Rishipal Chaudhary, 40 ans. « Ceux qui sont morts et les membres de leur famille sont à blâmer ».

Les rassemblements religieux en Inde détiennent un triste record d’épisodes meurtriers dus à une gestion des foules défaillante et à des lacunes en matière de sécurité.

En 2008, 224 pèlerins avaient été tués et plus de 400 blessés lors d’une bousculade dans un temple situé au sommet d’une colline dans la ville de Jodhpur, dans le nord du pays.