(Cox’s Bazar) Des pluies torrentielles au Bangladesh ont provoqué des glissements de terrain qui ont fait neuf morts, dont huit réfugiés rohingya, et forcé des milliers de personnes à fuir, ont annoncé mercredi la police et des responsables gouvernementaux.

Des écoles ont été transformées en abris pour ceux qui ont dû abandonner leur maison devant la montée des eaux. Dans les régions septentrionales, plus d’un million de personnes ont été bloquées.

Le Bangladesh, pays de basse altitude qui compte quelque 170 millions d’habitants, figure parmi les plus vulnérables au changement climatique selon l’indice mondial des risques climatiques (IRC).

L’intensification de la saison des pluies et l’accélération de la fonte des glaciers dans l’Himalaya bouleversent le niveau du Gange et du Brahmapoutre, deux fleuves sacrés qui forment au Bangladesh un delta crucial pour le pays, ont alerté les scientifiques.

Chaque année, les pluies de la mousson causent de vastes destructions, mais les experts soulignent que le changement climatique accroît le nombre d’évènements extrêmes.

Les victimes des glissements de terrain se trouvaient dans le district de Cox’s Bazar (Sud-Est).

Huit des personnes tuées étaient des réfugiés rohingya venus de Birmanie voisine et la neuvième était originaire du Bangladesh, a expliqué Amir Jafar, un responsable de la police chargé de la sécurité dans les camps de réfugiés.

« Ils dormaient dans leurs abris lorsque de fortes pluies ont provoqué durant la nuit des glissements de terrain en cinq points des camps », a expliqué à l’AFP M. Jafar. « Ils ont été enterrés sous la boue ».

Des centaines de réfugiés ont été évacués des régions à risques, a-t-il ajouté, précisant que « la pluie continue ».

Un million de Rohingya environ vivent dans des abris de fortune dans des camps établis sur les pentes défrichées de petites collines boisées où les glissements de terrain constituent une menace constante.

« Au moins 700 000 personnes ont été bloquées par des crues subites et de fortes pluies dans le district de Sylhet et 400 000 autres dans le district de Sunamganj voisin », a déclaré à l’AFP Abu Ahmed Siddique, responsable du district de Sylhet dans le nord-est du pays.

Selon un responsable du gouvernement local, Cheikh Russel Hasan, « plus de 17 000 personnes ont été déplacées dans des abris pour le seul district de Sylhet » et les rivières sont toujours en crue.

En 2022, Sylhet avait été frappé par de graves inondations qui avaient fait une centaine de morts et laissé plus de sept millions de personnes sans abri.