(Ljubljana) L’opposition conservatrice en Slovénie a déposé un recours mercredi dans l’espoir de faire annuler par le Conseil constitutionnel le décret adopté début juin par le parlement reconnaissant l’État de Palestine.

« Nous appelons la haute instance à déclarer ce vote nul et non avenu », peut-on lire dans le document déposé par le Parti démocratique slovène (SDS), dirigé par l’ancien premier ministre Janez Jansa, et le parti Nova Slovenija (NSi).  

Les deux formations estiment qu’en passant outre une motion qu’elles avaient déposée pour demander un référendum consultatif sur le sujet, la coalition de centre gauche au pouvoir a agi le 4 juin en violation des règlements parlementaires et de la Constitution.

En soumettant cette requête, M. Jansa, proche par le passé du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, espérait retarder le vote, la législation fixant un délai de 30 jours dans un tel cas.  

La majorité est accusée d’avoir « porté atteinte aux procédures démocratiques », selon le document publié sur le site internet du SDS.

Contre toute attente, la présidente du Parlement avait décidé de ne pas reporter la séance.  

Les élus du Mouvement de la liberté (GS), le parti du premier ministre Robert Golob, avaient rejeté la motion du SDS avant d’approuver le décret par 52 voix sur 90 sièges.

Selon l’opposition, cette reconnaissance « cause des dommages à long terme à la Slovénie, en soutenant l’organisation terroriste Hamas » au pouvoir dans la bande de Gaza.

La décision, qui a mis en fureur les autorités israéliennes, était intervenue une semaine après celle de l’Espagne, de l’Irlande et de la Norvège.

Près de 60 % des Slovènes soutiennent cette mesure, tandis que 20 % d’entre eux s’y opposent, selon un sondage réalisé en avril auprès d’un échantillon de 600 citoyens et publié par le quotidien Dnevnik.

L’attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1195 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.  

En riposte, l’armée israélienne a lancé une offensive dans la bande de Gaza, où le Hamas, classé organisation « terroriste » par Israël, l’Union européenne et les États-Unis notamment, a pris le pouvoir en 2007.  

Au moins 37 953 Palestiniens ont été tués, d’après les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.