(Washington) Les États-Unis s’alarment mercredi de la montée des actes antisémites et contre les musulmans depuis la guerre dans la bande de Gaza, dans leur rapport annuel sur l’état de la liberté religieuse dans le monde.

« Depuis l’horrible attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre et le conflit qui a suivi à Gaza, l’antisémitisme et l’islamophobie ont considérablement augmenté dans le monde entier », a déploré le secrétaire d’État américain Antony Blinken en présentant le rapport à la presse.

« Ici, aux États-Unis, les crimes motivés par la haine et autres incidents visant à la fois les musulmans et les juifs ont augmenté de façon spectaculaire », a-t-il ajouté.

Dernier exemple en date, des altercations survenues dimanche autour d’une synagogue de Los Angeles, en Californie, entre des manifestants souvent porteurs de keffiehs et des personnes arborant des drapeaux israéliens, amenant le président américain Joe Biden à se dire « horrifié ».

Le président démocrate a promis à plusieurs reprises de lutter contre l’antisémitisme.

La guerre à Gaza est un sujet politiquement sensible aux États-Unis, qui a conduit en particulier à des mobilisations au printemps sur les campus universitaires.

Le chef de la diplomatie américaine a encore cité les lois sur le blasphème au Pakistan qui favorisent « un climat d’intolérance et de haine » ou encore, l’Inde, où « nous assistons à une augmentation inquiétante des lois anti-conversion, des discours de haine, des démolitions de maisons et de lieux de culte pour les membres des communautés religieuses minoritaires ».

En Europe, a-t-il relevé, neuf pays ont des lois qui interdisent effectivement certaines formes de vêtements religieux dans les espaces publics, dont la France.

Et dans la Hongrie du premier ministre Viktor Orban, « des responsables continuent d’utiliser des thèmes antisémites et une rhétorique antimusulmane et ils pénalisent les membres de groupes religieux qui critiquent le gouvernement », a-t-il dit.

Le département d’État américain publie chaque année un rapport sur l’état de la liberté de religion dans le monde, comme il le fait pour les droits de la personne ou le trafic des êtres humains.

Le rapport dresse un inventaire mondial sur la base de témoignages, des médias et associations locales. Le secrétaire d’État sera amené plus tard cette année à établir une liste noire de pays « particulièrement préoccupants ».