Après sa prestation – décousue, parfois incompréhensible et presque unanimement critiquée – lors du premier débat présidentiel jeudi soir, Joe Biden a été appelé à céder sa place par certains démocrates, même parmi ses fidèles. Le remplacer à quatre mois de l’élection est un plan désespéré et délicat qui pourrait ne pas améliorer la situation du Parti démocrate, mais voici quelques noms évoqués.

1. La vice-présidente Kamala Harris

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Kamala Harris

On voit mal comment la vice-présidente Kamala Harris ne serait pas choisie, à moins qu’elle ne refuse.

Sauf que Mme Harris est aussi impopulaire que M. Biden. Selon les sondages, plus de la moitié des électeurs ont une opinion défavorable d’elle (53 % selon l’Université Monmouth, 52 % selon l’Université de Suffolk). Sa campagne à l’investiture de 2020 n’a pas eu le succès escompté et le parti n’aurait guère espoir qu’elle fasse mieux que M. Biden.

2. Gretchen Whitmer, gouverneure du Michigan

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Gretchen Whitmer

Gretchen Whitmer est une option plausible et une candidate idéale sur papier.

Elle dirige un État crucial dans le Midwest. Elle a remporté ses deux élections par des marges d’environ 10 points. Son taux d’approbation dans le Michigan se situe entre 54 % et 61 %. En outre, elle est plus expérimentée et a une meilleure notoriété nationale que d’autres démocrates, comme les gouverneurs Josh Shapiro (Pennsylvanie) et Wes Moore (Maryland).

3. Pete Buttigieg, secrétaire aux Transports

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Pete Buttigieg

Cet actuel ministre de Joe Biden a failli le battre lors de deux primaires en 2020. Si le parti cherche quelqu’un qui peut faire passer son message contre Donald Trump, c’est lui. Ses débats pugnaces avec les élus républicains lors d’audiences du Congrès roulent très fort sur les médias sociaux.

Mais il a obtenu très peu de soutien chez les électeurs des minorités en 2020, en particulier les Noirs.

4. Josh Shapiro, gouverneur de la Pennsylvanie

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Josh Shapiro

Josh Shapiro a été élu gouverneur par une large majorité en 2022 et il a des antécédents bipartisans. Il est très populaire dans un État crucial pour les démocrates. Plus de trois partisans de Donald Trump sur dix l’apprécient.

Mais M. Shapiro est vert : gouverneur que depuis un an et demi, il est plutôt perçu comme un candidat pour 2028.

5. Jared Polis, gouverneur du Colorado

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Jared Polis

Jared Polis, qui fut membre du Congrès avant d’être élu gouverneur, a les mêmes qualités bipartisanes que Josh Shapiro. Premier homme ouvertement homosexuel à être élu gouverneur au pays, il a un bilan convaincant et s’est tenu loin des revendications progressistes les plus clivantes. Il a aussi infligé des défaites aux républicains – par 11 points de pourcentage en 2018 et près de 20 points en 2022.

6. Gavin Newsom, gouverneur de la Californie

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Gavin Newsom

Gavin Newsom est sans doute le nom le plus souvent évoqué comme remplaçant de Joe Biden. Il a beaucoup augmenté sa notoriété au niveau national en se colletant avec les élus républicains à tous les niveaux. C’est un bon communicateur.

Mais on imagine mal le Parti démocrate opter ces jours-ci pour cet ex-maire de San Francisco, ville affligée par une criminalité de longue date, ce que les républicains ne manqueraient pas d’exploiter.

7. Raphael Warnock, sénateur de la Géorgie

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Raphael Warnock

Raphael Warnock a remporté deux fois cet État clé de l’échiquier politique.

La campagne de M. Warnock en 2022, en particulier, a été citée comme modèle de ce que les démocrates devraient faire au niveau national en 2024. Et comme les démocrates ont des difficultés dans certains États clés hors du Midwest, un candidat présidentiel originaire d’un de ces États aurait du sens.

8. Michelle Obama, ex-première dame

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Michelle Obama

C’est l’option la plus fantaisiste des démocrates, à plus d’un titre. Il est très peu probable qu’elle se présente.

Selon un sondage publié fin 2023, Michelle Obama est l’ancienne première dame la plus populaire des États-Unis depuis des décennies. Elle a toujours été appréciée par une nette majorité d’Américains, ce qui est rare parmi les personnalités politiques. Mais elle n’a jamais manifesté d’intérêt pour un poste électif. Sauter dans une campagne présidentielle à quatre mois de l’élection serait une surprise.

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