(New York) Les procureurs de Manhattan exhortent le juge responsable du procès pénal de Donald Trump à maintenir le bâillon qui interdit à l’ancien président de critiquer les jurés, le personnel du tribunal ou les membres de l’accusation qui l’ont condamné.

Ils ont convenu qu’une disposition de l’ordre de silence, qui empêchait Donald Trump d’attaquer les témoins du procès dans cette affaire, pourrait être levée.

Dans des documents judiciaires déposés vendredi, les procureurs du bureau du procureur du district de Manhattan ont fait valoir que certaines parties de l’ordonnance de silence restaient nécessaires étant donné « l’histoire singulière de Trump en matière de déclarations publiques incendiaires et menaçantes », ainsi que les efforts de ses partisans pour « identifier les jurés et les menacer de violence ».

« Depuis le verdict dans cette affaire, l’accusé n’a pas dispensé les jurés de sa rhétorique alarmante selon laquelle il aurait tous les droits de demander des représailles en tant que président contre les participants à ce procès à la suite de sa condamnation, car parfois la vengeance peut être justifiée », indique le dossier.

L’ordre de silence interdisait depuis le mois de mars à Donald Trump de faire ou d’ordonner à d’autres de faire des déclarations publiques sur les témoins, les jurés et autres personnes liées à l’affaire.

Il ne restreint cependant pas les commentaires sur le juge, Juan M. Merchan, ou sur le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, responsable de la poursuite.

Les avocats de Donald Trump ont demandé au juge de lever cette ordonnance à l’issue de son procès, qui s’est achevé le mois dernier par sa condamnation à 34 chefs d’accusation pour avoir falsifié des documents afin de dissimuler un scandale sexuel potentiel. Le célèbre accusé, qui a nié tout acte répréhensible, doit être jugé le 11 juillet.

Les avocats de la défense soutiennent que l’ex-président devrait être libre de parler publiquement du procès alors qu’il fait campagne pour tenter de revenir à la Maison-Blanche, soulignant les commentaires faits par le président Joe Biden et les critiques publiques continues de son ex-avocat Michael Cohen et de l’actrice pornographique Stormy Daniels, qui sont tous deux des témoins clés dans cette affaire.

« Maintenant que le procès est terminé, les préoccupations exprimées par le gouvernement et la Cour ne justifient pas le maintien des restrictions sur les droits du premier amendement », ont écrit les avocats de Donald Trump au début du mois.

Dans leur lettre, les procureurs ont affirmé que la disposition interdisant les déclarations concernant les témoins au procès n’avait plus besoin d’être appliquée.

Ils ont déclaré que les restrictions sur les déclarations concernant les procureurs dans l’affaire – à l’exception de M. Bragg – ainsi que sur le personnel du tribunal et les membres de leurs familles devraient rester en place.

Le juge Merchan devrait rendre sa décision prochainement, peut-être même avant le débat entre Donald Trump et Joe Biden, prévu le 27 juin.

Plus tôt cette semaine, le plus haut tribunal de New York a refusé d’entendre l’appel de Donald Trump concernant l’ordonnance de silence, estimant que cela ne soulevait pas de questions constitutionnelles « substantielles » qui justifieraient une intervention immédiate.