Maxime Pedneaud-Jobin, un chroniqueur respecté, me reproche dans ces pages⁠1 d’être un chantre de la déréglementation.

Notre objectif est le même, soit améliorer le sort de nos concitoyens ; toutefois, nous différons sur les moyens d’y arriver. J’expose ici une partie de nos solutions et je suis prêt à en débattre avec M. Pedneaud-Jobin, non sur des bases idéologiques, mais avec l’objectif de trouver des solutions concrètes pour régler la crise du logement.

Je crois qu’il faut aborder la question du logement avec compassion, mais aussi avec une bonne dose de réalisme économique.

Pourquoi ne pas opter pour une déréglementation intelligente, basée sur l’expérience de pays européens et d’autres provinces ? L’objectif principal est de favoriser rapidement la construction de nouveaux logements, un domaine où, notamment, Montréal est en queue de peloton. Il est essentiel d’agir sur l’offre si nous voulons régler la crise du logement.

Le gouvernement doit enlever les obstacles à la construction et à la rénovation de logements. Si nous libéralisons l’investissement immobilier, des milliers de ménages auront accès à des logements plus abordables par une augmentation de l’offre qui fera une pression positive pour des loyers plus raisonnables. L’investissement dans les immeubles locatifs deviendra plus rentable face aux autres possibilités de placement.

Les solutions du PCQ : allégement de la réglementation et aide aux plus démunis

Plusieurs aspects de la réglementation actuelle pourraient être allégés. J’en détaille plusieurs exemples concrets ci-après.

On pourrait déréglementer les loyers élevés et rénovés afin que ceux-ci ne soient plus soumis au contrôle actuel du prix des logements. Par un effet d’escalier bien connu, beaucoup de logements moins luxueux se libéreront.

Le gouvernement pourrait aussi confier, comme en Alberta et au Nouveau-Brunswick, la révision des critères de fixation du loyer à une autorité indépendante.

La clause G des baux ne devrait plus permettre à un nouveau locataire de contester le montant d’un loyer qui a été négocié de bonne foi. Pourquoi un propriétaire rénoverait-il un logement si un nouveau locataire peut ruiner ensuite son investissement ?

Il faudrait également permettre le dépôt de garantie lorsqu’on loue un logement afin de réduire les pertes massives dues aux logements endommagés et aux loyers impayés par des locataires irresponsables. Les dommages aux logements coûtent 102 millions de dollars par an aux propriétaires, tandis que les loyers impayés s’élèvent à 220 millions de dollars par an (sondage CORPIQ, 2015⁠2). Lorsqu’on loue une auto, on laisse un dépôt ; pourquoi l’interdire pour un logement ?

Tant sur la clause G que sur les dépôts, ce n’est qu’au Québec qu’on trouve ce genre de règlement restrictif, mais pas ailleurs au Canada, en Amérique du Nord ou en Europe.

Il faudrait finalement que les villes et les différents ordres de gouvernement unissent leurs efforts pour réduire les délais d’autorisation des nouveaux projets locatifs. La Ville de Montréal doit cesser d’exiger du logement social dans des tours de condos et délivrer les permis de construction plus rapidement.

Il faut rehausser les allocations de logement des locataires dans le besoin plutôt que de les ghettoïser dans les HLM.

Finalement, le gouvernement du Québec doit apporter sa contribution en abolissant la TVQ sur les matériaux de construction et favoriser la polyvalence sur les chantiers en aménageant les contraintes syndicales.

Des politiques de gauche ont gouverné ce dossier jusqu’ici. Les résultats sont pitoyables, avec des conséquences néfastes, notamment sur l’accès à la propriété des jeunes, la pauvreté, l’itinérance et la santé mentale.

Pourquoi ne pas essayer nos solutions ?

1. Lisez la chronique « Un idéologue est un danger public » 2. Lisez le sondage CORPIQ « Instaurer le droit au dépôt de garantie » Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue