Le 23 juin, nous avons célébré la Journée internationale des femmes en génie. Si cette journée est l’occasion de souligner la contribution exceptionnelle des femmes en génie, de rehausser leur visibilité et de mettre en lumière les opportunités de carrière qui s’offrent à elles, encore trop peu de femmes font le saut en génie, en technologie et dans une profession reliée à la science.

Rappelons l’objectif fixé en 2020 par Ingénieurs Canada d’atteindre 30 % de femmes dans la profession pour 2030 et auquel l’École de technologie supérieure (ETS) souscrit. En tant que nouvelle directrice générale de l’ETS, je tiens à souligner les efforts déployés pour assurer l’augmentation du nombre de femmes en génie, mais plus encore, je souhaite sensibiliser à l’importance de stimuler l’attrait de la profession pour les jeunes femmes et de créer les conditions gagnantes afin d’assurer leur rétention dans le domaine.

Le Canada compte plus de 300 000 ingénieurs et ingénieures. Toutefois, les femmes ne représentent que 15 % de ces professionnels, et seulement 19,2 % des nouveaux titulaires de permis.

Ce déséquilibre nous prive d’une variété de points de vue nécessaire à une innovation inclusive et prenant en compte toute la richesse de la diversité des pensées et de solutions aux enjeux.

Des actions concrètes pour attirer les femmes vers la profession

Pour encourager les femmes à envisager une carrière en génie, il est essentiel de leur faire découvrir toutes les possibilités du domaine permettant de rencontrer leurs aspirations à résoudre les enjeux et les défis actuels comme les changements climatiques, la santé et le mieux-être des populations.

L’égalité des genres en génie nécessite l’engagement actif de tous. Les hommes ont un rôle important à jouer et leur soutien comme leur mobilisation méritent amplement d’être soulignés.

Des modèles inspirants

Afin qu’elles puissent se reconnaître dans la profession, il est important de présenter des modèles féminins inspirants. Qu’il s’agisse de Farah Alibay, ingénieure en aérospatiale dont la réputation n’est plus à faire, de Maud Cohen, qui dirige Polytechnique Montréal, ou de Gina Cody, qui après un parcours remarquable en ingénierie a contribué financièrement à l’École de génie et d’informatique de l’Université Concordia, plusieurs de ces profils exemplaires contribuent à l’engagement du génie au féminin.

Malgré les succès, il faut encore redoubler d’efforts pour atteindre les cibles. À l’ETS, le Palmarès féminin pluriel répond à cette ambition en récompensant chaque année des étudiantes qui renversent les stéréotypes, inspirent leurs pairs et créent un monde plus juste. Il n’y a pas de petit modèle. Nous pouvons chacune à notre manière saisir les opportunités et faire une différence pour inspirer les jeunes.

En tant que femmes ingénieures, n’hésitons pas à parler fièrement de notre travail quotidien et de l’impact que nous avons sur la société d’aujourd’hui et de demain.

Le mentorat joue donc un rôle fondamental dans le soutien des étudiantes en génie et des jeunes professionnelles. Offrir un accompagnement durant les études et tout au long de leur carrière permet de surmonter les défis spécifiques qu’elles rencontrent. À l’ETS, le regroupement Les Ingénieuses travaille à créer et à animer un réseau favorisant l’intégration des femmes dans le domaine, en offrant un soutien précieux et en cultivant un sentiment d’appartenance. D’autres organismes font aussi leur part en proposant divers programmes et initiatives qui encouragent et soutiennent les femmes en ingénierie. Ces efforts collectifs contribuent à un environnement plus inclusif et renforcent la présence féminine dans ce domaine.

De plus, l’augmentation du nombre de femmes en génie constitue une réponse efficace aux enjeux de main-d’œuvre. Les universités doivent ainsi continuer d’aligner leurs programmes avec les besoins de l’industrie et faire croître le nombre de leurs diplômées aptes à relever les défis du marché du travail et de la société.

En conclusion, la Journée internationale des femmes en génie est une occasion de célébrer, de réfléchir et d’agir. Il est de notre devoir d’encourager et de soutenir les femmes à prendre leur place en génie, de valoriser la diversité comme un atout indéniable et de préparer la relève à un monde en constante évolution. Au Québec et au Canada, nous avons besoin de toutes les forces vives. L’augmentation du nombre de femmes ingénieures est, plus que jamais, indispensable à notre capacité à répondre aux besoins de la société.

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