Soyons enfants. C’est ce que je nous souhaite collectivement pour cet été.

À quelques heures de ce qui s’appelle les vacances, mais qui ne rime pas avec repos pour la plupart d’entre nous, je nous invite collectivement à prendre une grande respiration salutaire et à oublier certains de nos réflexes.

Avant de nous laisser happer par le rôle parental estival d’animateur de camp de jour, la chasse aux lifts vers la piscine la plus proche et la rigoureuse planification visant à maximiser les jours de congé – souvent une à deux maigres semaines alors que les jeunes profitent de deux mois et plus –, prenons le temps de revenir à l’essentiel et d’oublier l’optimisation continue de notre temps.

À titre de pédiatre qui voit défiler dans son bureau bien des familles, j’ai envie de donner aux parents stressés à la veille de cette saison des genoux écorchés un conseil simple : laissons nos enfants respirer, et faisons de même !

Invitons nos enfants à côtoyer des adultes dont la vie est remplie de jeu, d’épanouissement, d’émerveillement, de découverte et de soif d’apprentissage. C’est le moment de faire baisser la pression et de nous offrir une pause de cette surstimulation qui nous anime malgré nous. Celle qui nous garde accrochés à nos téléphones et tablettes, qui nous donne l’impression que chaque seconde de contemplation est une perte de temps, et que chaque soirée sans horaire ni écran est un créneau perdu.

Notre conscience collective est prête à accepter une baisse de productivité et de surconnectivité cette saison. Profitons-en et donnons-nous le droit de la savourer.

Modèle positif

Ce rôle de modèle épanoui, sans téléphone dans les mains, est le seul modèle que nous devrions collectivement aspirer à incarner cet été.

À bas la culpabilité de ne pas être organisé, même si le temps est compté et même plus que limité, faisons de cette saison un espace-temps mémorable par le simple fait d’être ensemble.

Oui aux cabanes en nature ou même dans les arbres. Oui aux journées dehors, du matin au soir, beau temps ou mauvais temps, avec pour seule obligation la crème solaire. Oui à la baignade supervisée en piscine ou, encore mieux, en eau libre pendant des heures. Oui aux feux de camp en chantant ou en mangeant des guimauves et des saucisses bon marché en contemplant le ciel sans raison particulière. Oui aux jeux inventés avec des roches, des feuilles et des cartes les jours de pluie. Oui aux chansons hurlées à tue-tête en voiture. Oui aux soupers en famille ou entre amis autour d’une table extérieure, sans téléphone dans les poches des adultes.

Mais particulièrement oui à ne rien faire et à ne pas vouloir combler ces moments.

Les bienfaits observés chez les enfants, et les adultes, qui s’offrent le droit de s’adonner à ces activités toutes simples où créativité, débrouillardise et coordination sont sollicitées, et dans la plus grande liberté, sont notables. Ces conseils ne valent pas seulement pour les enfants, mais tout autant pour les adultes.

Alors j’ose le dire ici, et bientôt dans mon bureau, je l’espère : cet été, soyons enfants. Simplement.

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