Vous êtes nombreux à réagir aux textes que nous publions. Voici un éventail de commentaires que vous nous avez fait parvenir ces derniers jours.

La volonté d’être québécois

Merci, A. Huy Pham. « L’énorme chance que nous avons de vivre ensemble », oui, mais votre bonheur de vivre au Québec, de vous sentir québécois, résulte de nous, mais surtout de vous, de votre ouverture et de votre volonté de l’être. Le « nous » doit être mutuel et il dépend beaucoup de la décision des immigrants d’aimer leur terre d’accueil !

Johanne Brosseau, Laval

Lisez le témoignage « L’énorme chance que nous avons de vivre ensemble »

Un demi-siècle de Saint-Jean

Je me souviens de ma première Saint-Jean et du fameux Gens du pays. Aujourd’hui je fête ma 49e Saint-Jean et la fierté de faire partie de cette société pas parfaite, mais historiquement admirable, et comme disait l’autre, de « quelque chose comme un grand peuple ». C’est à mon tour de me laisser parler d’amour.

Mahjoub El Hamakani, Montréal

Loin du compte en transports en commun

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

« Bon nombre d’automobilistes se tourneront naturellement vers les transports en commun si ceux-ci sont à la hauteur de leurs besoins », croit Daniel Constantineau.

Enfin des chiffres, et des bons. Maintenant, il va vraiment falloir que les politiciens se mettent sur la même longueur d’onde, car c’est une chose que de démontrer correctement l’existence d’un problème, c’en est une autre que de lui apporter des solutions, des vraies et des bonnes. Bon nombre d’automobilistes se tourneront naturellement vers les transports en commun si ceux-ci sont à la hauteur de leurs besoins. Or, sauf votre respect, on est loin du compte, à Montréal comme ailleurs dans la province. Dommage, vraiment.

Daniel Constantineau, Montréal

Lisez la chronique « Chers automobilistes, coûtez-vous trop cher ? »

Jumelage linguistique

Pourrait-on créer un modèle où le nouvel arrivant qui veut apprendre le français serait formellement jumelé avec un Québécois francophone dans son domaine d’intérêt, non pas pour une instruction comme telle, mais plutôt pour renforcer l’apprentissage informel qui se fait en écoutant le français parlé ? Ce n’est pas dans la salle de classe ou en ligne que l’on apprend mieux le français oral, mais par un contact personnel.

Jim Reynolds, Niagara-on-the-Lake

Lisez la lettre « Québécois anglophones : ambassadeurs potentiels de la langue française »

Le bois au cœur du projet

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Des milliers de logements seront construits à l’emplacement de l’actuelle Place Versailles.

Les architectes du Québec ont les meilleures compétences en matière de développement durable et en qualité du bâtiment. Je suis tout à fait en accord avec cette vision de développement pour la Place Versailles, une chance unique d’humaniser cet espace. L’utilisation du bois, une ressource que nous possédons en abondance, doit être le cœur de ce projet. Nos ancêtres savaient utiliser nos ressources locales suivant leur savoir-faire.

Mario Bibeau, Georgeville

Lisez la lettre « Quartier Versailles : à échelle humaine et carboneutre »

Merci pour le lift, M. Sutherland !

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Donald Sutherland a assisté à un match des Expos, à Montréal, le 26 août 2004.

C’est un beau dimanche après-midi ensoleillé du mois d’août 1983. Mon bon copain Jacques et moi retournons dans les Cantons-de-l’Est après avoir assisté à la finale du tournoi de tennis du Canada. Nous avons décidé de rentrer à la maison en faisant du pouce. Je n’ai aucun souvenir de la façon dont nous nous retrouvons plantés sur l’accotement de l’autoroute 15 direction sud, entre l’ancien poste de péage de L’Île-des-Sœurs et le tablier du pont Champlain, en attente d’un bon Samaritain.

Mon premier souvenir précis est la vue d’une grosse Mercedes noire qui vient de passer le poste de péage et traverse brusquement trois voies pour se rabattre sur nous. Je fais du pouce assez souvent, à l’époque, et je monte dans toutes sortes de voitures ou de camions, mais jamais dans des Mercedes. J’ouvre la portière, le conducteur s’informe de notre destination. Il va à Magog, nous à Sherbrooke. Le marché est vite conclu et nous montons à bord. Je crois que c’est en prenant place sur le siège du passager que je reconnais M. Sutherland.

Ce qui me frappe d’entrée de jeu, c’est son allure décontractée. Cool, très cool. Il porte des jeans et des baskets blancs, les cheveux un peu longs peignés vers l’arrière et des lunettes de soleil. Il a deux fois notre âge, mais j’ai l’impression que nous sommes de la même génération. Nous échangeons peu de paroles. Il s’adresse à nous en français. Je ne sais pas qu’il est un fan des Expos et je lui demande s’il revient de la finale de tennis. Il me répond qu’il a assisté à un match de baseball. Il m’explique que la boîte sur le tableau de bord est un détecteur de radar qui lui a évité plusieurs contraventions. À un moment donné, il se retourne vers mon ami Jacques, en lui tendant une boîte de cassettes, et lui demande de choisir la musique. Jacques, qui n’a pas reconnu M. Sutherland, lui remet une cassette de David Bowie en lui demandant : « Est-ce que c’est bon ? »

Nous roulons à vive allure au son de la musique forte qui emplit l’habitacle. J’essaie de trouver des questions pertinentes à poser, mais aucune ne me vient à l’esprit. Je me laisse bercer par la vitesse et le rythme des chansons de Bowie. Après un trajet de moins d’une heure, M. Sutherland nous dépose sur le bord de la route à la hauteur de Magog. Tous ces souvenirs sont remontés à la surface avec la disparition de M. Sutherland, et je les ai bonifiés avec ceux de mon ami Jacques. En 1983, M. Sutherland était déjà une célébrité planétaire. Je repense à la Mercedes noire qui traverse brusquement trois voies pour prendre à bord deux jeunes inconnus. Quelle mégastar ferait quelque chose d’équivalent aujourd’hui ? Merci pour le lift, M. Sutherland !

Pierre Hamel, Verdun