Aquaman doit faire appel à son demi-frère Orm afin d’empêcher Black Manta de libérer une force ancienne dans sa quête de vengeance.

Nos attentes étaient basses. Presque aussi basses que la fosse des Mariannes – environ 11 000 m de profondeur dans le Pacifique.

En dépit d’un scénario d’une minceur sans nom, de la musique tonitruante, des blagues qui tombent à plat, des dialogues creux, des effets spéciaux inégaux et de la 3D qui donne le mal de mer, Aquaman and the Lost Kingdom n’est pas une expérience entièrement désagréable.

Du moins, meilleure que celle offerte par le premier film, sorti en 2018, qui a rapporté plus de 1 milliard au box-office mondial – on ne comprend toujours pas cet énorme succès populaire. La suite se prend moins au sérieux, propose davantage de rebondissements et possède cette rare qualité qu’on pourrait résumer ainsi : « C’est le dernier, on s’en fout, on fait ce qu’on veut. »

En effet, ce deuxième Aquaman marque la fin de l’Univers cinématographique DC (DCEU), lancé en 2013 avec Man of Steel. Plusieurs films de la série, surtout dans les dernières années, ont été des échecs commerciaux et critiques. Le cinéaste James Gunn (la trilogie Guardians of the Galaxy, The Suicide Squad) relancera le DCU en 2025 avec Superman : Legacy.

Ainsi, le réalisateur James Wan et le scénariste David Leslie Johnson-McGoldrick, qui ont travaillé ensemble sur le volet initial et The Conjuring 2, n’étaient pas contraints d’intégrer d’autres superhéros ou de tisser des liens avec des œuvres passées ou prochaines. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils ont pondu une histoire de génie. David Kane, alias Black Manta (Yahya Abdul-Mateen II), est plus que jamais déterminé à venger la mort de son père en tuant Arthur Curry, alias Aquaman (Jason Momoa), et en détruisant tout ce qui lui est cher. La découverte du Trident noir accentue la puissance de David, mais empoisonne aussi son esprit. Le roi d’un peuple ancien l’appelle pour qu’il le délivre de sa prison de glace en Antarctique. Pour y parvenir, le vilain retrouve une forme d’énergie submergée appelée orichalcum… et la brûle. Notre propre réchauffement climatique fait fondre les glaciers, alors incinérer cette substance verte aura évidemment le même effet (!). Pour prévenir la fin du monde, Aquaman libère son demi-frère Orm (Patrick Wilson), qu’il a lui-même emprisonné, car il connaît mieux Black Manta que lui. Logique, non ?

Sous les notes de Born to Be Wild, on apprend aussi qu'Arthur et Mera (Amber Heard) ont eu un fils, qui permet quelques scènes de Jason Momoa en bon papa. Les meilleures sont entre lui et son frère. Les gags sont pour la plupart idiots, mais la complicité entre l’acteur hawaiien et Patrick Wilson est palpable. Bien qu’Amber Heard – surtout connue pour son procès contre Johnny Depp – ne prononce que quelques répliques, son personnage demeure assez présent. Randall Park, qui incarne le pauvre scientifique qui assiste bien malgré lui David, est probablement le comédien qui parle le plus dans tout le film.

Cela n’a aucun sens, comme bien des choses dans Aquaman and the Lost Kingdom, mais si on n’y pense pas trop, on peut y trouver son compte.

Aquaman and the Lost Kingdom (V.F. : Aquaman et le royaume perdu)

Film de superhéros

Aquaman and the Lost Kingdom (V.F. : Aquaman et le royaume perdu)

James Wan

Avec Jason Momoa, Patrick Wilson, Yahya Abdul-Mateen II

2 h 04
En salle

4,5/10

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