Premier volet d’une tétralogie, Horizon : An American Saga – Chapter 1 est une ambitieuse fresque tour à tour lyrique, pittoresque et violente dans la plus pure tradition des westerns.

Chevauchées haletantes, lent cortège de diligences, attaques et duels spectaculaires, hors-la-loi cruels, héros ténébreux, femmes en détresse et demoiselles de petite vertu : rien n’a été oublié.

Or, si le prochain volet, à l’affiche le 16 août, propose une fois de plus une courtepointe de récits dispersés portés par des personnages arborant une mine patibulaire, Kevin Costner, qui a investi 38 millions de sa poche dans cette colossale galère, risque de perdre plusieurs spectateurs dans son sillage. D’ailleurs, les images en vrac, croulant sous la musique ampoulée de John Debney, que le cinéaste balance avant le générique de fin donnent plus ou moins envie de réserver son billet.

S’étirant sur une quinzaine d’années, avant, pendant et après la guerre de Sécession (1861-1865), Horizon : An American Saga met en scène des familles de colons provenant de différents États qui vont tenter leur chance dans l’Ouest. Or, le territoire appartient aux Apaches, qui font figure d’êtres sanguinaires ou d’éléments du décor. Par ailleurs, à l’instar des autochtones, tous les personnages autres que blancs font tapisserie.

PHOTO WARNER BROS, FOURNIE PAR L’ASSOCIATED PRESS

L’actrice Sienna Miller dans une scène tirée d’Horizon : An American Saga – Chapter 1

Parmi les innombrables histoires pondues par Costner, John Baird et Mark Kasdan, il y a celle de Frances Kittredge (Sienna Miller) et de sa fille Elizabeth (Georgia MacPhail). Séparées de leur famille depuis que leur village a été attaqué, elles deviennent les protégées de l’armée unioniste, particulièrement de l’officier de haut rang Trent Gephart (Sam Worthington). Évidemment, ce dernier n’est pas indifférent aux charmes de Frances. Que serait un film sans romance ?

Et Kevin Costner dans tout ça ? Il arrive triomphalement sur son étalon au deuxième acte. Se prétendant commerçant de chevaux, son personnage, Hayes Ellison, qui tire presque aussi vite que son ombre, tombe dans les filets de Marigold (Abbey Lee). La jeune prostituée convainc Ellison de l’emmener vers d’autres horizons lorsque la mère du bambin dont elle s’occupe, Maria dite Ellen Harvey (Jena Malone), reçoit la visite des dangereux frères Sikes (Jon Beavers et Jamie Campbell Bower).

Suivront d’embarrassantes scènes à caractère sexuel entre Costner et sa partenaire d’une trentaine (!) d’années de moins que lui.

Avec sa mise en scène ample, son souffle épique et la photographie de J. Michael Muro, qui magnifie aussi bien les déserts hostiles, les rochers majestueux que les forêts verdoyantes, Horizon : An American Saga – Chapter 1 avait tout pour séduire les amateurs du genre. Plutôt que de s’inscrire dans la lignée d’Unforgiven, de Clint Eastwood, ou de Dances With Wolves, premier long métrage de Costner, qui ont redonné au western ses lettres de noblesse, ce premier chapitre se révèle une ronflante saga feuilletonesque.

En salle

Horizon : An American Saga – Chapter 1

Western

Horizon : An American Saga – Chapter 1

Kevin Costner

Avec Kevin Costner, Sienna Miller, Sam Worthington

3 h 01

5/10