« Une lettre d’amour à [insérez le sujet] » revient souvent dans les critiques qu’on voit sur les affiches de film ou dans les bandes-annonces. La formule s’applique réellement à The Fall Guy, une véritable lettre d’amour au cinéma d’action.

Elle est plus précisément adressée aux cascadeurs, qui risquent leur vie sans vraie reconnaissance sur les tournages. C’est le métier qu’exerçait le réalisateur David Leitch avant sa première expérience derrière la caméra avec Chad Stahelski pour John Wick. Il a notamment été la doublure de Brad Pitt cinq fois, pour ensuite le diriger dans Bullet Train.

Les films du cinéaste expert en arts martiaux se distinguent par leur savant mélange d’action, de camaraderie et d’humour. The Fall Guy ajoute un nouvel ingrédient : une histoire d’amour.

PHOTO FOURNIE PAR UNIVERSAL PICTURES, ASSOCIATED PRESS

Ryan Gosling et Emily Blunt

Le scénario de Drew Pearce (Iron Man 3, Hobbs & Shaw) prend racine autour du tournage de MetalStorm, première réalisation de Jody Moreno (Emily Blunt, toujours aussi brillante). Son acteur principal, Tom Ryder (Aaron Taylor-Johnson, parfaitement détestable), manque à l’appel depuis quelques jours. Ne voulant pas rapporter la disparition aux autorités, la productrice Gail Meyer (Hannah Waddingham, vue dans la série Ted Lasso) déniche Colt Seavers (Ryan Gosling, débordant de charisme) pour le retrouver. Cascadeur d’expérience ayant abandonné la profession à la suite d’une grave blessure 18 mois auparavant, il accepte l’offre dans l’espoir de revoir Jody avec qui il entretenait une relation avant l’accident.

The Fall Guy est inspiré de la série du même nom diffusée de 1981 à 1986. Lee Majors jouait le rôle qu’a repris Ryan Gosling.

À coup de sourires et de regards, l’acteur canadien déploie tout son arsenal de charme pour rendre hommage à l’œuvre originale et maintenir le cap d’un récit qui en fait trop en fin de parcours.

Il rend la grande confiance et la profonde vulnérabilité de Colt de belle façon. L’amour brisé entre lui et la cinéaste interprétée par Emily Blunt semble sincère et est un bon véhicule pour des scènes comiques et touchantes. Leurs personnages ne sont pas particulièrement étoffés, mais ils sont si bien joués qu’on a l’impression de les connaître.

Spectaculaire !

En plus d’être impressionnantes, les scènes d’action servent bien l’histoire. Elles ont un style à l’ancienne difficile à décrire, mais immédiatement reconnaissable. On aime les poursuites enlevantes et les fusillades explosives dans un contexte qui n’est pas celui d’une fin du monde ou d’un conflit armé.

Cela ne demeure pas moins vrai dans l’abracadabrant dernier acte, qui malheureusement s’éloigne de la simplicité narrative au profit d’enjeux à la gravité grandissante. L’alourdissement du scénario affecte aussi le rythme soutenu fort agréable du début. La caméra dynamique et les longs plans des premières scènes sont remplacés par un montage aux coupes rapides, plus convenu.

Les différentes versions d’I Was Made for Lovin’ You, de Kiss, entendues au fil des deux heures, illustrent bien notre impression : il n’est pas nécessaire de changer la formule quand l’originale est si efficace. The Fall Guy est au mieux lorsqu’il joue les mêmes notes que les œuvres qui l’ont inspiré.

En salle

Consultez l’horaire du film
The Fall Guy 
(V. F. : Le cascadeur)

Action

The Fall Guy
(V. F. : Le cascadeur)

David Leitch

Avec Ryan Gosling, Emily Blunt, Aaron Taylor-Johnson

2 h 06

7,5/10