Le cinéma d’animation carbure à l’imagination. La 22e édition des Sommets du cinéma d’animation, qui se déroule du 6 au 11 mai à la Cinémathèque québécoise, est aux premières loges de cette effervescence créative. Voici six suggestions de projections à ne pas manquer parmi les 185 films présentés.

La sirène pour ouvrir l’évènement

PHOTO FOURNIE PAR LES SOMMETS DU CINÉMA D’ANIMATION

Image tirée du film La sirène

Les festivités débutent lundi avec La sirène de Sepideh Farsi, un drame campé pendant la guerre entre l’Iran et l’Irak en 1980 qui n’est pas sans rappeler le classique Valse avec Bachir. Ce conte initiatique sur un adolescent qui cherche à faire la différence regorge de zones sombres empreintes de violence et de désolation, mais également de moments lumineux où la résistance et la solidarité sont à l’honneur. Des contrastes que l’on retrouve au sein même des dessins épurés qui allient 2D et 3D, et de la formidable trame sonore qui fait coexister le jazz d’Erik Truffaz et le thème de Goldorak. La réalisatrice sera présente pour la présentation du 6 mai.

Le 6 mai à 18 h 30 et le 7 mai à 18 h

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Image tirée du court métrage Le tableau

Des courts métrages pour tous

Les séances de courts métrages sont la manne des Sommets du cinéma d’animation. Entre une sélection de films queers, des productions consacrées à l’expérimentation (sous le nom Grand Angle) et des créations remarquées à Annecy (la Mecque du cinéma d’animation), il y a de tout pour tous les goûts. La Compétition canadienne 2 recèle quelques impressionnantes pépites, dont deux premières mondiales. Spécialiste de l’écran d’épingles, Michèle Lemieux revisite avec son magnifique Le tableau un portrait de la reine Marie-Anne d’Autriche peint par Vélasquez. De son côté, Arash Akhgari s’intéresse aux médias de masse avec son flamboyant En surface, qui décrypte parfaitement l’air du temps.

Le 7 mai à 20 h 30 et le 10 mai à 18 h 30

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Image tirée du film Adam change lentement

Adam change lentement

Quiconque a grandi dans les années 1990 se reconnaîtra immédiatement dans ce portrait outrancier. Adam, 15 ans, est le souffre-douleur de son entourage, voyant son corps se modifier en fonction des moqueries et des commentaires négatifs qu’il reçoit. Utilisant un esthétisme à la Beavis et Butt-Head, le Québécois Joël Vaudreuil alterne avec brio entre satire et malaise, puisant au sein d’un humour volontairement typé pour faire ressortir une noirceur souvent insoupçonnée des situations et des personnages. L’adolescence est loin d’être un long fleuve tranquille et ce premier long métrage, qui a remporté le Grand Prix au Festival international du film d’animation de Niigata, au Japon, le rappelle amplement.

Le 8 mai à 17 h et à l’affiche au cinéma dès le 7 juin

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Image tirée du film White Plastic Sky

White Plastic Sky

Ce qui attire d’abord l’attention dans cette luxueuse production hongroise réalisée par Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó, c’est la qualité époustouflante de l’animation par rotoscopie. Elle amène un supplément d’âme à cette ambitieuse odyssée se déroulant dans un futur dystopique où la planète se meurt et où les êtres humains ne peuvent dépasser l’âge de 50 ans. La réflexion sur l’amour, le temps et la vie n’est peut-être pas nouvelle, mais elle bénéficie de riches considérations écologiques et métaphysiques qui élèvent constamment les enjeux. Le rythme contemplatif et le climat de mélancolie en font le meilleur film de science-fiction depuis Dune : Part Two.

Le 9 mai à 16 h 45 et le 10 mai à 19 h

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La rétrospective de Théodore Ushev présente huit courts métrages du cinéaste.

Rétrospective Théodore Ushev

Cela fait 25 ans que Theodore Ushev révolutionne l’animation québécoise de son style unique. Pour l’occasion, on pourra voir ou revoir huit courts métrages du cinéaste d’origine bulgare. Une rétrospective qui comprend quelques essais plus anciens (les toujours percutants Tower Bawher et Drux Flux), l’impressionnant Les journaux de Lipsett en hommage au cinéaste expérimental canadien Arthur Lipsett, ainsi que le touchant Physique de la tristesse qui mélange avec maestria spleen et poésie. Le plaisir se poursuit avec l’exposition La matière de la mémoire, qui est présentée en première canadienne à la Cinémathèque québécoise jusqu’au 22 septembre, et qui regroupe plus de 200 œuvres originales.

Le 10 mai à 17 h 30

Graver l’homme : arrêt sur Pierre Hébert

Les Sommets du cinéma d’animation se terminent avec la présentation de ce très beau documentaire de Loïc Darses (La fin des terres). Depuis plus de 50 ans, Pierre Hébert érige une œuvre monumentale, lui qui s’est spécialisé dans la gravure sur pellicule. Libre et radicale, la création coule dans ses veines. C’est justement cette inspiration et cette persistance que tente d’illustrer ce projet révélateur dont la forme, fluide et éclatée, épouse la démarche de son sujet. L’effort intime et personnel tend à rejoindre l’universel dans sa façon de rappeler l’importance de l’art dans la vie de tous les jours.

Le 11 mai à 19 h 30 et à l’affiche dès le 12 mai

Consultez le site des Sommets du cinéma d’animation