Le monde avait-il besoin d’un autre VUS ? Non. Et Toyota ? Non plus, mais la marque japonaise tient à ses icônes. Et le Land Cruiser est l’une d’elles. L’abandonner ? Le sang des aficionados n’aurait fait qu’un tour. Bien que ceux-ci savent très bien que le mythe Land Cruiser s’est construit pendant les premières années de sa carrière… C’est-à-dire il y a plus de 60 ans déjà.

Le Land Cruiser renaît de ses cendres. Né dans les années 1950, cet utilitaire a été l’un des tout premiers véhicules japonais à faire carrière à l’extérieur de l’Archipel. Le Canada en a fait la découverte en 1964. Dans ce contexte, pas étonnant que plein de souvenirs nous passent par la tête lorsqu’on contemple la dernière itération du Land Cruiser. Aujourd’hui, ce modèle mythique apparu en 1954 ressuscite, mais non pas sous la forme d’une réinterprétation inspirée du style originel, comme ce fut le cas du FJ Cruiser (2007-2014). Le nouveau Land Cruiser évite cette fois la reconstitution historique. Ce sont plutôt les aspects de durabilité, de robustesse et de polyvalence longtemps associés au Land Cruiser qui prennent le dessus.

Le Land Cruiser a été conçu pour regarder vers l’avenir en étant exclusivement mû par une mécanique hybride. Contrairement au FJ Cruiser, les couleurs bonbon et les clins d’œil nostalgique ont ici disparu.

Fidèle à ce qu’étaient ses ancêtres, ce véhicule ne manque pas de tempérament au premier coup d’œil. Cependant, il n’affectionne pas particulièrement les bains de boue ou l’escalade de roches.

En dépit des protections supplémentaires boulonnées à son soubassement, le Land Cruiser offre une garde au sol limitée pour un véhicule dont la renommée a souvent été considérée l’égale des Jeep et Land Rover. Rien à redire à la qualité et à la réactivité de son rouage à quatre roues motrices. Par ailleurs, on pourra juger plutôt timide la capacité de remorquage, qui se trouve fixée à 2722 kilogrammes (6000 livres).

  • Le Toyota Land Cruiser

    PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA

    Le Toyota Land Cruiser

  • L’habitacle du Toyota Land Cruiser

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    L’habitacle du Toyota Land Cruiser

  • Le Toyota Land Cruiser

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    Le Toyota Land Cruiser

  • La banquette arrière du Toyota Land Cruiser

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    La banquette arrière du Toyota Land Cruiser

  • Le coffre du Toyota Land Cruiser

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    Le coffre du Toyota Land Cruiser

  • Le moteur du Toyota Land Cruiser

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    Le moteur du Toyota Land Cruiser

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Silencieux une fois sa vitesse de croisière atteinte et souple, le quatre-cylindres hybride de 2,4 litres ne peine pas à mouvoir cet utilitaire de sa position statique. Son niveau de consommation est même assez honorable (10,1 L/100 km) compte tenu en particulier du poids de l’engin.

Conçu sur un châssis en échelle, semblable à celui des gros camions de la marque, il n’engendre pas de sensation de pesanteur excessive. Mais cette plateforme n’est pas exempte de vibrations, surtout lorsque les pneus doivent composer avec un sol morcelé. Ses suspensions molles en détente et assez dures en compression n’en font pas un utilitaire vif et incisif. Sa direction est relativement précise, mais le diamètre de braquage n’est pas toujours compatible avec un usage urbain. Lourd, mais point pataud, ce 4 x 4 transmet nettement ses réactions.

À son volant, on (re)découvre un plaisir de conduire intemporel, décalé et peut-être un brin régressif qui incite à une conduite franchement flegmatique, bercée par le jeu des amortisseurs et les bruits de la route. Dès lors, on aura compris que le Land Cruiser est fait pour rouler tranquillement sur les longues lignes droites.

Minimaliste, mais cher

Parmi les déclinaisons inscrites à son catalogue se trouve la « 1958 », la plus accessible financièrement et forcément la plus dépouillée aussi. Bien vu, puisqu’une bonne partie des acheteurs n’ont plus envie de suivre l’escalade technologique et tarifaire des constructeurs. D’ailleurs, cette dérive bourgeoise a écarté de nombreux consommateurs aux revenus moyens et dérouté tous ceux qui restent attachés au côté « terroir » des 4 x 4 traditionnels. Leurs propriétaires ne s’en servent pas pour traverser les déserts, mais ils éprouvent une tendresse certaine pour le folklore tout-terrain. Voilà sans doute pourquoi la « 1958 » apparaît comme la déclinaison la plus intéressante du catalogue.

À bord, on trouve des sièges en tissu qui respirent un peu mal par temps chaud. L’écran d’infodivertissement (8 pouces contre 12,3 pouces pour les autres versions) ne dénature pas le tableau de bord et, par chance, n’a pas avalé toutes les commandes sur son passage. Strict cinq-places (pas de troisième banquette), le Land Cruiser propose des places arrière spacieuses et un coffre passablement gourmand. La seule déception provient de cet habitacle, qu’on espérait plus romantique. Les placages de plastique font plutôt bon marché à bord d’un véhicule dont le prix de départ frôle les 70 000 $. Pas vraiment abordable, ce Toyota n’en est pas moins un 4 x 4 à la bonne franquette qui, finalement, en donne pour son argent par rapport à des rivaux qui s’affichent à de meilleurs tarifs. En apparence, du moins.

Consultez le site de Toyota Canada

Toyota Land Cruiser

  • Fourchette de prix : de 69 290 $ à 90 370 $
  • Consommation : 10,1 L/100 km
  • Émissions de CO: 236 g/km

On aime

  • Motorisation hybride efficace
  • Minimalisme de la déclinaison « 1958 »
  • Fiabilité attendue

On aime moins

  • Capacité de remorquage timide
  • Garde au sol limitée
  • Présentation austère (1958)

Notre verdict

  • Toyota compte déjà sur le 4Runner. Dès lors la question se pose : fallait-il vraiment ressusciter le Land Cruiser ?

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