Au-delà de son nom pouvant prêter à interprétation au Québec, l’Ariya est le premier chantier technique important de Nissan depuis des lustres. Le VUS compact est aussi le deuxième modèle électrique de l’histoire d’une marque pionnière en la matière. Il pique donc la curiosité, mais suscite aussi de grandes attentes alors qu’il cherche à se distinguer dans le segment électrique de l’heure avec une arrivée tardive. Est-il à la hauteur de ce lourd mandat ?

Son design 

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Le Nissan Ariya 2024

L’Ariya adopte une posture stylique plutôt généraliste, une approche aussi préconisée par la Leaf il y a 14 ans. Comme pour bien des concurrents, l’Ariya propose une forme générale ovoïdale, offrant un coefficient de traînée de 0,29 cx, bien loin de celui du Tesla Model Y de 0,23 cx, la mesure étalon. L’ensemble est très lisse et moderne alors que l’attention est concentrée sur la grande calandre avant bordée sur les latérales par les phares de jour en boomerang. De concert avec les phares principaux, ces éléments cimentent l’identité visuelle du modèle. La ligne de toit arrière, qui s’abaisse pour des considérations aérodynamiques, dynamise et allège le visuel, surtout lorsqu’on opte pour le toit noir lustré.

À bord 

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L’habitacle du Nissan Ariya 2024

C’est sans conteste sur le plan de l’aménagement intérieur que l’Ariya rayonne le plus. Sans étaler une grande palette de coloris, le VUS présente une variété de matières aux textures riches avec divers types de plastiques et de tissus. La moulure inférieure en bois aux pores exposés renvoie à un matériau plus brut tout en hébergeant des touches haptiques, une belle manière de faire cohabiter un aspect plus artisanal avec la modernité. Un trait couleur bronze superposé sur les buses horizontales complète un agencement agréable à l’œil. Une console centrale coulissante de manière électronique permet de bien placer l’appui-bras à notre guise, mais il manque de rangement assez profond. C’est d’ailleurs la seule réelle fausse note de l’habitacle : une carence en compartiments volumineux à l’avant. Du reste, c’est probablement l’exercice le plus complet de ce segment électrique.

Sous le capot 

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Le Nissan Ariya 2024

Des configurations à roues motrices avant et à rouage intégral assurent la large palette d’options mécaniques. C’est la version la plus puissante à deux moteurs qui a été testée, avec 389 ch et un couple de 442 lb-pi. Ce duo est alimenté par une batterie de 87 kWh dont la puissance de charge est limitée à 130 kW sur une borne rapide et à 7,2 kW sur une borne résidentielle. Dans l’ensemble, leurs réglages valorisent la progressivité bien plus que la puissance pure. La répartition du couple n’est pas très joueuse non plus, avec un accent mis sur le survirage plus que sur le train arrière. Côté autonomie, le véhicule l’estimait à 450 km à pleine charge tout au long de l’essai, dépassant d’environ 20 km les projections.

Derrière le volant

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Le Nissan Ariya 2024

À l’instar du Rogue aux dimensions similaires, l’Ariya se veut essentiellement un VUS familial. Il masque très peu son poids de plus de 2,2 tonnes et sa direction est réservée, autant en sensation que dans son comportement d’ensemble. Là où le bât blesse ? Les éléments suspenseurs manquent de raffinement. Un désagréable effet de ressort se transmet à l’habitacle sur certaines surfaces, moins présent chez les concurrents. Le freinage n’est aussi pas facilement modulable ; on peine à freiner au seuil avant l’intervention du système ABS. Le freinage régénératif (e-Step) pourrait aussi être plus coulé. À l’opposé, on apprécie l’insonorisation et les sièges confortables permettant de boucler de nombreux kilomètres sans fatigue.

Les technologies embarquées

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L’écran tactile du Nissan Ariya 2024 de 12,3 po est joint, comme dans bien des modèles, à l’instrumentation numérique.

Il y a très peu à redire sur le système multimédia proposé à bord du VUS. Il n’expose pas la clarté et il est plus lent que chez certains rivaux, mais il demeure facile d’approche. L’utilisation d’onglets verticaux comme raccourcis aide à la navigation et la personnalisation de l’écran d’accueil diminue le nombre de manipulations. Apple CarPlay sans fil s’est aussi révélé très stable durant la semaine d’essai. Le pavé de recharge fait office toutefois de rampe de lancement pour le téléphone lors de freinages appuyés, un élément à revoir. L’instrumentation numérique est tout aussi intuitive par l’usage de touches sur le volant bien placées. La chaîne audio Bose optionnelle appuie en outre une sonorité fort convenable pour le segment.

Verdict

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Le Nissan Ariya 2024

Au terme de la semaine d’essai, cet Ariya semble vouloir cibler le milieu du peloton. Sans être un premier de classe, tant en matière d’autonomie que de prix ou du raffinement de son châssis, il propose un habitacle fort invitant. Son équipement est plutôt bien fourni et il arrive de brillante façon à limiter les nuisances sonores venant de l’extérieur. Il a aussi une sensibilité esthétique plus marquée que celle de certains. Difficile toutefois de le classer tout en haut du palmarès, alors que les adversaires coréens offrent des produits globalement plus complets et moins génériques dans leur comportement. Étant donné sa fraîcheur, l’Ariya fera sans doute l’objet d’une mise au point continuelle dans les prochaines années, pour en rehausser l’attrait.

Carnet de notes 

Pas de coffre avant

Contrairement entre autres au Ford Mustang Mach-E, l’Ariya ne dispose pas de coffre avant. On doit donc se servir uniquement de l’espace de chargement arrière de 646 L, tout de même 387 L de moins que celui d’un Rogue.

Une recharge résidentielle plus lente

Avec une puissance de recharge limitée de 7,2 kW sur borne de 240 V, cet Ariya nécessite 14 heures de recharge pour remplir sa plus grosse batterie (87 kWh). À titre comparatif, un Hyundai Ioniq 5 prend 6,4 heures pour recharger sa batterie à 10,9 kW, mais il stocke moins d’énergie (77,4 kWh).

Une batterie thermorégulée

Contrairement à la Leaf, l’Ariya dispose d’un système de thermorégulation de la batterie par liquide de refroidissement, chose qui est maintenant rendue incontournable.

Une autonomie maximale acceptable

La version Evolve+ à traction de 238 ch et dotée de la batterie de plus grande capacité est la livrée qui a le plus d’autonomie. Elle peut boucler jusqu’à 465 km, selon Nissan.

Admissible aux pleines subventions

Le Nissan Ariya est admissible aux pleines subventions fédérale et provinciale, qu’importe la version. Ce sont ainsi 12 000 $ qui peuvent être déduits après l’ajout des taxes de vente.

Fiche technique 

  • Version à l’essai : Evolve+ e-4ORCE avec groupe Platinum +
  • Prix (avec options, transport et préparation) : 73 043 $ (fourchette de prix entre 55 835 $ et 73 043 $)
  • Moteur : deux moteurs électriques
  • Puissance (totale) : 389 ch
  • Couple (total) : 442 lb-pi
  • Transmission : entraînement direct
  • Architecture motrice : un moteur électrique par essieu (moteur électrique avant pour les versions à deux roues motrices)
  • Autonomie (ÉnerGuide) et consommation affichée : 428 km et 20,3 kWh/100 km
  • Concurrents : Chevrolet Blazer EV, Ford Mustang Mach-E, Honda Prologue, Hyundai Ioniq 5, Kia EV6, Subaru Solterra, Toyota BZ4X et Volkswagen ID.4
  • Du nouveau en 2024 ? : Aucun changement majeur
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