Le parcours multidisciplinaire Jusqu’à ce qu’on meure, créé par Brigitte Poupart en 2022, sera présenté au fameux festival Les nuits de Fourvière, à Lyon, dès la semaine prochaine, du 25 juin au 2 juillet, a appris La Presse.

Le spectacle immersif qu’on a pu voir à Montréal en 2022 à l’Arsenal art contemporain, puis l’an dernier à Québec, et de nouveau à l’Arsenal en mars dernier, s’installera sur le site du mythique Théâtre antique de la colline de Fourvière, lors du festival créé en 1946 à Lyon.

Un théâtre à ciel ouvert – qui présente des spectacles de théâtre, de cirque, de danse, de musique et d’opéra – ayant accueilli dans les dernières années la plupart de nos compagnies de cirque (Les 7 doigts, Éloize, Alfonse, Machine de cirque, etc.), mais aussi Le patin libre ou Les Charbonniers de l’enfer.

Dans la programmation de l’été 2024, Jusqu’à ce qu’on meure est présenté aux côtés des spectacles de Louise Attaque, Zaho de Sagazan, Philip Glass, Angélique Kidjo, Grand Corps Malade, Alain Souchon ou Cat Power, entre autres.

Jointe mardi après-midi, Brigitte Poupart était emballée à l’idée de jouer à Lyon dans un festival de cette importance. D’autant plus, nous dit-elle, que c’est la direction du festival qui a demandé à programmer le spectacle. « Ils ont vu la première édition en 2022, et ils ont montré beaucoup d’intérêt », indique-t-elle.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Brigitte Poupart

C’est sûr qu’il a fallu faire des recherches pour trouver le bon lieu pour présenter le spectacle, parce qu’il me fallait un espace d’environ 6000 pieds carrés et un plafond assez haut, de 30 pieds, pour les acrobaties aériennes.

Brigitte Poupart

Jusqu’à ce qu’on meure sera ainsi présenté à l’intérieur d’un studio de cinéma qui se trouve sur le site du festival. Un lieu idéal pour le parcours immersif, qui mêle danse, cirque et musique électronique, tout en encourageant les spectateurs à se déplacer. Un court métrage inspiré du spectacle sera présenté dans une autre salle adjacente.

De l’action un peu partout

Le spectacle déambulatoire débute par une catastrophe – jamais nommée. Une explosion énorme qui anéantit tout. On ne sait pas s’il s’agit d’une guerre ou d’un cataclysme, mais la destruction est totale. Puis, petit à petit, une forme de vie reprend, dans de petites saynètes qui mêlent danse et cirque. La musique électro enrobe le tout.

Fortement inspiré par le spectacle Sleep No More, une libre adaptation de Macbeth présentée dans un immeuble de cinq étages du quartier de Chelsea à New York, Jusqu’à ce qu’on meure fait usage des mêmes ressorts dramatiques qui font que l’expérience de chaque spectateur est légèrement différente, selon ce qu’il a choisi de regarder.

Mais contrairement au parcours new-yorkais, les numéros du spectacle de Brigitte Poupart ne se répètent pas en boucle. Le jeu se déroule également dans une seule pièce.

Les 12 interprètes de Jusqu’à ce qu’on meure, menés par l’acteur et danseur Jeff Hall, qui incarne le personnage principal de la pièce, sont répartis dans le grand espace de jeu, interprétant seul, à deux ou à trois leur partition. L’action se passe tantôt dans une cuisine, tantôt dans une voiture, bref, ça se passe ici et là, un peu partout autour de nous.

Un spectacle de tournée

Brigitte Poupart est ravie de voir son spectacle voyager. Un spectacle qui a beaucoup évolué depuis deux ans, les interprètes n’hésitant pas aujourd’hui à se mêler à la foule. « Dès le départ, ç’a été conçu pour être un spectacle de tournée », nous dit-elle. A-t-elle senti une certaine résistance par rapport à cette offre de spectacle un peu atypique ?

« Au contraire », répond la metteure en scène.

J’ai senti beaucoup d’enthousiasme, parce que c’est un genre nouveau, novateur, qui mêle les codes. Et comme la guerre est beaucoup plus présente dans l’esprit des gens en Europe, j’ai hâte de voir comment ils vont réagir.

Brigitte Poupart

Après Lyon, Jusqu’à ce qu’on meure continuera de voyager. En 2025, le parcours devrait être présenté à Berlin – coproduit par le théâtre Chamäleon, qui cherche un lieu pour le présenter –, mais aussi à Paris, Londres, Prague, Budapest, ainsi qu’en Espagne. Malgré le contexte économique difficile en Europe, note Brigitte Poupart.

Place au cinéma

La créatrice n’aura pas beaucoup de temps pour reprendre son souffle. Dès le 5 août, elle commencera le tournage de son premier long métrage, Où vont les âmes, qui mettra en vedette Sara Montpetit, Julianne Côté, Monia Chokri et Micheline Lanctôt, entre autres.

Le film raconte l’histoire d’une jeune femme de 20 ans (Sara Montpetit) qui demande l’aide médicale à mourir. Avant de partir, elle souhaite revoir ses deux demi-sœurs (Julianne Côté et Monia Chokri), avec qui elle a coupé les ponts depuis cinq ans, à la suite de l’emprisonnement de leur père, condamné pour viol et agression sexuelle.

« Je voulais raconter comment se vit un drame comme celui-là à l’intérieur d’une famille, nous dit-elle. Le père n’a jamais touché ses filles, mais les trois filles ont quand même un point de vue différent. L’aînée est en colère contre son père, elle ne lui pardonne pas ; celle du milieu pense qu’il paie pour ce qu’il a fait, et qu’il ne sert à rien d’en parler ; tandis que la plus jeune croit que son père est innocent et qu’on a voulu en faire un exemple. »

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