Ça a l’air violent dit comme ça, mais c’est ça : C’est ton carnage, Simone, premier roman signé Chloë Rolland, raconte effectivement l’histoire d’un combat, qui nous tient en haleine de la première à la toute dernière page.

Le livre nous transporte dans un Griffintown moins verni qu’on le connaît aujourd’hui, juste avant que n’y poussent de chics tours de condos.

Deux récits s’y croisent. D’un côté : Simone, qui colle au vieux club de boxe où elle a grandi, et presque tout perdu, parce que c’est tout ce qui lui reste.

De l’autre : Béatrice, qui atterrit un jour dans un petit hôtel en face dudit club, pour comprendre de qui lui viennent d’étranges textos anonymes, où elle croit entendre la voix de son frère – ex-amateur de boxe, faut-il le préciser –, mort tragiquement.

Ça a l’air décousu résumé ainsi, et pourtant, au fil du récit, par l’entremise d’une narration qui alterne entre les deux femmes, en passant allègrement du présent au passé, pour faire encore plus compliqué, tout finit par tomber en place, et quelle place ! Parce qu’on l’a dit, la plume est haletante. Efficace. Archi-sentie.

Elle construit ici une fresque familiale aussi trash que fascinante, avec en toile de fond une histoire d’amour tendre et inattendue. Malgré une finale de carnage évidemment un peu prévisible, retenez le nom de cette autrice talentueuse à suivre.

C’est ton carnage, Simone

C’est ton carnage, Simone

Del Busso éditeur

181 pages

7/10