(Paris) L’Académie française s’est ouverte comme rarement à la francophonie du monde entier en distribuant huit de ses prix cette année à des étrangers, a-t-elle annoncé jeudi.

L’institution, qui peut se targuer d’avoir inventé les prix littéraires dans les années 1670, a élu comme secrétaire perpétuel en septembre un Franco-Libanais, Amin Maalouf. Celui-ci faisait de l’ouverture aux autres pays de la francophonie l’une de ses priorités.

Deux de ces prix sont destinés par nature à des étrangers : le Grand Prix de la francophonie va à l’écrivain et universitaire marocain Abdelfattah Kilito et la Grande Médaille de la francophonie au professeur d’université américain Edwin M. Duval.

Après être devenue la première autrice vivante au programme du baccalauréat français, la Québécoise Hélène Dorion est couronnée du Grand Prix de poésie, pour l’ensemble de son œuvre.

L’Italo-Belge Salvatore Adamo reçoit la Grande Médaille de la chanson française et le Suisse Ruedi Imbach, qui écrit aussi bien en français qu’en allemand, le Grand Prix de philosophie.

Le Grand Prix Hervé Deluen, décerné à ceux qui défendent le français comme langue internationale, récompense un Ukrainien francophone, le philosophe Constantin Sigov.

L’Américain Dana Kress, spécialiste de la littérature louisianaise, et l’historien italien Francesco Massa font partie des lauréats du Prix du rayonnement de la langue et de la littérature françaises. C’est aussi le cas d’Emmanuel Khérad, le présentateur de l’émission La Librairie francophone, diffusée dans plusieurs pays, mais que la radio France Inter a décidé d’arrêter.

Enfin, plus audacieux, le Grand Prix Moron couronne un ouvrage initialement publié en anglais : l’essai La survie des médiocres de l’Israélien Daniel S. Milo, qui enseigne à Paris.

Autres lauréats notables : Florian Zeller avec le Prix du théâtre, le dessinateur Plantu avec le Prix Léon de Rosen (ouvrage sur l’environnement) après Sale temps pour la planète, ou encore le réalisateur Pascal Bonitzer avec le Prix du cinéma.