(Montréal) Le ministre provincial de la Culture, Mathieu Lacombe, a annoncé la création d’un comité qui se penchera sur l’avenir de l’industrie de l’audiovisuel québécois.

Le nouveau comité, appelé Groupe de travail sur l’avenir de la production télévisuelle et cinématographique québécoise, aura notamment pour mandat d’analyser et réviser le système de financement et le fonctionnement de l’industrie.

« Le défi est davantage structurel » et le modèle de financement « date d’une époque où internet n’existait pas », a indiqué le ministre de la Culture lors d’une conférence de presse lundi matin à Montréal.

L’ex-présidente et cheffe de la direction de la SODEC, Monique Simard, et le fondateur et président d’Urbania, Philippe Lamarre, coprésideront le comité.

« Imaginez un système pour soutenir les créateurs, les producteurs et les diffuseurs afin que les meilleures histoires d’ici rejoignent leur public, là où ils sont, particulièrement ceux de demain. Voilà la mission que l’on se donne avec ce groupe de travail », a expliqué Philippe Lamarre lors de la conférence de presse.

Les coprésidents s’entoureront d’experts de leur choix et lundi matin, Monique Simard a indiqué que le travail du comité « débute cet après-midi ».

Elle a expliqué que le comité « devra tenir compte évidemment de la rapidité des changements dans lesquels évolue notre monde » et « comment les générations s’approprient ces technologies, comment ça forge leurs habitudes de consommation ».

Définir la structure d’une nouvelle industrie

Le comité devra « identifier explicitement les procédures, les programmes, les règlements et, le cas échéant, les lois à modifier ou à instaurer ».

Le ministre Lacombe a expliqué que les experts se pencheront « sur la télévision, le cinéma, la structure de financement, donc les crédits d’impôt, les programmes de subventions » et sur les droits d’auteurs, notamment.

« Si on partait d’une page blanche aujourd’hui dans le monde numérique, comment on écrirait ces programmes-là ? Comment on définirait la structure de l’industrie audiovisuelle ? », a demandé le ministre en conférence de presse.

Le comité devra déposer un rapport en mai 2025.

Mathieu Lacombe a rappelé que la multiplication des plateformes de diffusion numériques, principalement américaines, la transformation des modes de production et les changements dans les habitudes de consommation des produits culturels ont « eu des conséquences majeures sur notre rapport à la culture » et qu’il y a « urgence d’agir pour mobiliser l’industrie de l’audiovisuel ».

Selon le ministère de la Culture, « les audiences pour la production nationale sont en baisse et des pertes significatives sont observées depuis plusieurs années, tout comme le nombre d’heures de production jeunesse, soutenue par le Fonds des médias du Canada, qui a chuté de 43 % en 9  ans, passant de 712  heures en 2013-2014 à 404 heures en 2022-2023 ».

Toujours selon le ministère, qui cite le Rapport économique sur l’industrie de la production de contenu sur écran au Canada 2023, « les productions originales de langue française sont de deux à quatre fois moins financées que les productions de langue anglaise, selon le genre ».