La Place Versailles sera démolie petit à petit pour céder la place à des immeubles résidentiels dont certains culmineront à 25 étages, selon les plans présentés par les propriétaires du site aux autorités municipales.

Quelque 5000 logements, une école et un hôtel devraient y être érigés au fil des prochaines années, dans un nouveau quartier de 17 hectares desservi par la ligne verte du métro. Des espaces commerciaux sont aussi prévus.

« Les grandes lignes du projet consistent à démolir graduellement, par phases, le centre commercial pour y créer un cadre de vie urbain attractif et accueillant », indique l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve dans un document de présentation du projet aux élus.

« Dans la majorité du projet, la hauteur proposée varie entre 12 et 16 étages », continue l’arrondissement. « Toutefois, deux des bâtiments agissant comme point de repère sont proposés sur le site. Ces derniers proposent une hauteur maximum de 25 étages et 115 mètres. »

Aucune image du projet n’est présentée dans les documents municipaux.

Les membres du conseil d’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve devraient demander lundi au conseil municipal de Montréal d’autoriser la démolition de la Place Versailles. Ils enverront aussi le dossier devant l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) afin de solliciter la participation du public.

Un ancien pôle d’attraction

La Place Versailles appartient à une famille d’affaires de Montréal, les Gregory. Le centre commercial a été inauguré en 1963 et était à l’époque le premier centre commercial couvert sur le territoire de Montréal. La propriété compte 4000 places de stationnement et 225 locaux commerciaux.

Autrefois très populaire, le centre commercial a décliné ces dernières années, avec l’avènement du commerce en ligne et la perte de son attrait à l’échelle régionale.

En 2021, les propriétaires du centre avaient déjà commencé à travailler sur un projet de transformation des lieux. Un mandat en ce sens avait été enregistré au Registre des lobbyistes, faisant état d’un aménagement sur une période de 25 ans.

« C’est un projet à l’état embryonnaire », avait alors expliqué André Bouthillier, de la firme National, agissant à titre de porte-parole des propriétaires.

Vendredi, M. Bouthillier a indiqué que ses clients ne souhaitaient pas prendre la parole avant que le projet ne passe devant le conseil d’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

« Écran tampon »

En plus des hautes tours, le projet inclurait des bâtiments de deux étages pour adoucir la transition avec le quartier résidentiel de maisons unifamiliales environnant.

L’autre élément de contexte géographique à prendre en compte, c’est le passage de l’autoroute 25 en bordure du site.

« Afin d’assurer une gestion des nuisances », indique l’arrondissement, « un écran tampon devra être aménagé ». De plus, les immeubles seront construits de façon à limiter les vues sur l’axe routier.

Le projet est appuyé par les fonctionnaires de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, notamment parce qu’il « répond aux objectifs de densification du secteur » et « contribue à la construction sur site de logements sociaux, abordables et familiaux ». « Le bâtiment à démolir ne présente pas de caractéristiques architecturales significatives », ajoutent-ils.

700 logements aux Halles d’Anjou

Le premier grand projet immobilier lié au prolongement de la ligne bleue vient de traverser une étape cruciale : l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) a émis un avis favorable – avec réserves – à l’érection de deux tours de 19 étages aux Halles d’Anjou.

Le projet, mené par le promoteur Jadco, devrait inclure tout près de 700 logements. Ils seront situés à mi-chemin entre les futures stations de métro Langelier et Anjou.

« Dans le contexte d’une crise [du] logement, cette initiative ne peut être que bien accueillie », indique l’OCPM dans la conclusion de son rapport, publié vendredi. « Cependant, le projet présente d’importantes lacunes dans sa réponse à la crise climatique, y compris l’intégration d’éléments de développement durable. »

Le rapport demande notamment au promoteur de retravailler l’accès au site pour les piétons et les cyclistes, ainsi que de « créer un véritable milieu de vie comprenant des services de proximité dans le secteur ».