Dans L’argent et le bonheur, notre journaliste Nicolas Bérubé offre chaque dimanche ses réflexions sur l’enrichissement. Ses textes sont envoyés en infolettre le lendemain.

Je ne sais pas si c’est à cause du retour du beau temps ou de l’été qui vient d’arriver. Mais il me semble que c’est le moment de diffuser de bonnes nouvelles dans cette rubrique un peu trop obsédée par les millions et les intérêts composés…

C’est que, malgré tous nos problèmes, on vit quand même dans une époque pas mal.

Voici quelques évènements positifs qui se sont produits récemment.

Les vaccins ont sauvé plus de 150 millions d’enfants

Vous le saviez déjà, mais votre belle-sœur antivax est vraiment dans le champ. Au cours des 50 dernières années, l’adoption massive de la vaccination dans le monde a permis de sauver la vie de plus de 150 millions d’enfants, selon une nouvelle étude publiée dans la revue médicale The Lancet. Soit une mort d’enfant évitée toutes les 10 secondes, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, depuis 1974. Tout ça à cause de vaccins qui préviennent des maladies mortelles comme la rougeole (94 millions de morts évitées), le tétanos (28 millions), la coqueluche (13 millions) et la tuberculose (11 millions), pour ne nommer que les plus importantes. Il n’y a pas si longtemps, le chemin entre l’hôpital pédiatrique et le cimetière était abondamment fréquenté : les humains enterraient un enfant sur deux. C’est fou de penser à toute la souffrance que les avancées de la science, y compris les vaccins, nous ont épargnée.

Consultez l’étude « Contribution of vaccination to improved survival and health » (en anglais)

La génération Z plus riche que jamais

On a souvent l’impression que les jeunes d’aujourd’hui sont en moins bonne position financière que par le passé – notamment parce que le prix des maisons a explosé ces dernières années. L’analyse « Generation Z is unprecedentedly rich » du magazine The Economist nous montre que, contrairement aux idées reçues, les jeunes de la génération Z (nés entre 1997 et 2010) gagnent mieux leur vie que les gens des générations précédentes au même âge, lorsque le salaire est ajusté pour tenir compte de l’inflation. Ces jeunes, qui représentent 250 millions de personnes dans les pays riches, sont d’ailleurs en voie de dépasser le nombre de baby-boomers sur le marché du travail. Il ne reste plus qu’à les convaincre de ne pas tout dépenser en tatouages et en brunchs. J’essaie de fournir ma part d’efforts.

Consultez l’article de The Economist « Generation Z is unprecedentedly rich » (en anglais)

La hausse du salaire minimum en 2024 dépasse l’inflation au Québec

Parlant de bonnes nouvelles économiques, ça a été peu remarqué, mais en mai le salaire minimum au Québec est passé à 15,75 $ l’heure, une hausse de 50 cents. Cette hausse de 3,28 % est plus élevée que l’inflation anticipée pour 2024-2025, qui est de 2,3 %.

Consultez l’annonce du gouvernement sur la hausse du salaire minimum

L’Ukraine exporte massivement

Malgré l’invasion russe, l’Ukraine a exporté plus de 36 millions de tonnes de marchandises par son corridor maritime depuis août 2023, selon le ministère ukrainien du Développement des communautés, des territoires et des infrastructures. L’Ukraine exporte du blé, du grain, des huiles végétales et des farines de protéines. Ces produits vont en Asie, en Afrique et en Europe, et participent à la sécurité alimentaire mondiale.

PHOTO EMILE DUCKE, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Grain entreposé dans le village de Moloha en prévision de son exportation, près d’Odessa, en Ukraine

25 % moins de territoire brûlé

On parle beaucoup des incendies de forêt qui font rage au Canada et ailleurs dans le monde. Mais saviez-vous que la surface du globe affectée par les flammes a diminué du quart depuis 18 ans, malgré le réchauffement climatique ? C’est ce que révèle un article publié dans la revue scientifique Science. C’est dû à une expansion de l’agriculture et à une diminution de la pratique consistant à brûler les terres dans les prairies et les savanes. Les émissions de CO2 dues aux incendies de forêt sont également en baisse depuis deux décennies.

Consultez l’article de la revue Science « A human-driven decline in global burned area » (en anglais)

L’espérance de vie pourrait atteindre 80 ans en 2050

L’espérance de vie des humains pourrait continuer d’augmenter, et même atteindre 80 ans en moyenne dans le monde en 2050, selon une nouvelle modélisation publiée dans The Lancet. Aujourd’hui, l’espérance de vie moyenne dans le monde est de 74 ans. Les gains les plus importants se produiront dans les régions qui connaissent actuellement les taux les plus élevés de décès prématurés, comme l’Afrique subsaharienne, notent les chercheurs. Toutefois, ils tempèrent cette bonne nouvelle en affirmant que beaucoup de gens ne passeront pas nécessairement les dernières années de leur vie en bonne santé, et que les maladies chroniques seront en hausse en raison de la plus grande longévité de la population.

Consultez l’étude « Burden of disease scenarios for 204 countries and territories, 2022–2050 » (en anglais)

Homicides en baisse aux États-Unis

Au début de juin, 2959 homicides avaient été rapportés dans les grandes villes américaines, comparativement à 3627 à la même date en 2023. Il s’agit d’une diminution de 19 %, selon la firme Datalytics, qui compile les données des services de police. Les experts ne s’entendent pas sur les causes de la diminution, mais force est de constater qu’elle fait moins de bruit et frappe moins l’imagination que lorsqu’une hausse annuelle est rapportée.

PHOTO MARY ALTAFFER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jusqu’ici en 2024, les homicides ont diminué de 19 % dans les grandes villes américaines par rapport à 2023.

L’économie à des niveaux records

Le taux de chômage au Québec (5,1 %) est en hausse ces derniers mois, mais compte parmi les plus faibles enregistrés depuis 50 ans. Aux États-Unis, le quintile des travailleurs les plus pauvres a connu une hausse des revenus 50 % plus importante depuis un an que celui des travailleurs les plus riches. La Bourse de Toronto atteint des sommets records. La Bourse américaine atteint des sommets records. Depuis un an, un portefeuille indiciel équilibré 60 % actions, 40 % obligations (VBAL, XBAL) est en hausse de 14 %, alors qu’un portefeuille croissance 80 % actions, 20 % obligations (VGRO, XGRO) a grimpé de 18 %, réinvestissement des dividendes compris. L’économie ne va pas toujours aussi bien. Investir n’est pas toujours aussi facile. On en parle beaucoup, avec raison, quand ça va mal. Alors ça vaut la peine de le souligner quand ça va bien.