Près de la moitié (45 %) des locataires québécois disent consacrer plus de 30 % de leurs revenus nets au paiement de leur loyer, selon un nouveau sondage de Royal LePage.

À l’approche du 1er juillet, l’agence immobilière a sondé 742 locataires du Québec, notamment sur leurs intentions de devenir propriétaire et leur volonté d’épargne pour une mise de fonds.

L’enquête publiée jeudi indique qu’environ 60 % de ceux interrogés ne prévoient pas acheter une propriété au cours des deux prochaines années.

La raison évoquée pour la moitié d’entre eux est qu’ils croient avoir des revenus insuffisants pour acheter dans le quartier qu’ils convoitent. Et 27 % avancent que la location reste plus abordable à court et moyen terme.

Mais le sondage met en lumière que le coût du loyer accapare une part importante du budget pour de nombreux locataires.

Un peu moins du quart des répondants affirment affecter entre 31 et 40 % de leurs revenus après impôts à leur loyer.

Un peu moins du quart des répondants affirment affecter entre 31 et 40 % de leurs revenus après impôts à leur loyer. Pour16 % des locataires, ce poste budgétaire représente entre 41 et 50 % de leur salaire, tandis que pour 8 % des répondants, ils y consacrent plus de 50 % de leurs revenus.

L’Agence de la consommation en matière financière du Canada recommande que le loyer et les dépenses liées au logement ne dépassent pas 35 % du revenu brut d’un ménage.

Selon le sondage, un peu moins du tiers disent utiliser entre 21 et 30 % de leurs revenus pour le loyer, et seuls 11 % des répondants ont déclaré y attribuer moins de 20 %.

En se basant sur des données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, Royal LePage note que le loyer moyen d’un appartement de deux chambres a bondi de 35,5 % entre 2018 et 2023 dans la région métropolitaine de recensement de Montréal. Cette tendance nuit à la capacité des locataires à épargner en vue d’une mise de fonds, souligne la firme immobilière.

Se tourner vers un achat commun

D’ailleurs, parmi ceux qui ont répondu avoir envisagé d’acheter plutôt que de louer avant de signer ou renouveler leur bail, 37 % ont indiqué ne pas disposer d’une mise de fonds suffisante. Ce qui les a incités à rester locataires.

Dans une proportion presque similaire, attendre une diminution des prix des propriétés (42 %) ou des taux d’intérêt (41 %) ont aussi été pointés comme des facteurs ayant motivé la décision de louer plutôt que de devenir propriétaire.

« Les taux d’intérêt ont augmenté, les loyers ont augmenté aussi, donc c’est difficile d’épargner quand on met plus de 30 % de notre revenu net dans le logement. (Les locataires) ont plus de paramètres que d’autres années précédentes », affirme en entrevue la courtière immobilière Geneviève Langevin, de Royal LePage.

Sur le terrain, Mme Langevin observe de plus en plus des membres d’une même famille qui décident de se regrouper pour un achat commun tel qu’une maison intergénérationnelle. Une solution intéressante, selon elle, pour acquérir une propriété.

« Des fois, je vois une famille qui achète un multiplex ; les parents prennent le rez-de-chaussée et les enfants sont à d’autres étages. C’est le fun parce que c’est une entraide commune et un budget commun. Donc, le pouvoir d’achat est un peu plus » important, relate-t-elle.

Mme Langevin estime que la charte canadienne des droits des locataires, annoncée au dernier budget fédéral, donnera certainement un coup de main pour l’accès à la propriété. La proposition de comptabiliser les paiements mensuels de loyer des locataires dans leur cote de crédit devrait faciliter la tâche, dit-elle.

Dans le cadre du sondage, les locataires qui ont déclaré avoir l’intention d’acheter d’ici deux ans ont été questionnés sur ce qu’ils prévoyaient épargner en vue d’un éventuel achat.

Une proportion égale de personnes (23 %) ont répondu que le pourcentage envisagé pour leur mise de fonds, relativement à la valeur de la propriété, était de 5, 10 ou 20 %, tandis que 17 % des répondants ont affirmé qu’il sera de 20 %. Seuls 8 % des participants ont dit qu’il sera de plus de 20 %.

Par ailleurs, 40 % des locataires prévoyant acheter une propriété au cours des deux prochaines années estiment qu’ils pourront demeurer dans leur ville actuelle au moment de l’achat. Alors que 36 % ne croient pas pouvoir se le permettre financièrement.

Le sondage a été réalisé par la firme Hill & Knowlton pour le compte de Royal LePage entre le 7 et 10 juin.

Note aux lecteurs : Ceci est une répétition corrigée d’une dépêche transmise le 20 juin. La Presse Canadienne écrivait que les loyers ont connu une hausse de 35,5 % entre 2018 et 2023. Il fallait préciser que l’augmentation concernait le loyer moyen d’un appartement de deux chambres de la région métropolitaine de recensement de Montréal.