Les syndiqués de l’Hôtel Le Reine-Élizabeth, au centre-ville de Montréal, viennent de se doter d’un mandat de grève.

Le mandat en est un de 120 heures de grève ou cinq jours, qui peut se décliner en heures ou en journées, à exercer au moment opportun. Les travailleurs, membres d’un syndicat de la Fédération du commerce, affiliée à la CSN, ont adopté ce mandat dans une proportion de 95 %. Le syndicat compte quelque 600 membres.

Le syndicat affirme en être venu à se doter d’un tel moyen de pression pour faire accélérer la négociation.

« Si les travailleuses et les travailleurs du Reine-Élizabeth ont décidé de voter pour un mandat de grève, c’est pour se faire prendre au sérieux par l’employeur. Nos relations de travail sont particulièrement difficiles et il est temps de rebâtir un bon climat de travail. Espérons que le mandat de grève sera un signal assez fort pour que l’employeur comprenne enfin qu’il doit accélérer la négociation et entendre nos demandes », a commenté François Houle, vice-président du syndicat des travailleuses et des travailleurs de cet hôtel.

L’employeur, de son côté, dit aussi souhaiter « avoir une négociation qui avance rapidement », et ce, dans l’intérêt des employés, de l’hôtel et des clients. « On veut convenir d’une entente équitable pour tout le monde », a indiqué David Connor, du Fairmont Le Reine-Élizabeth.

Il dit souhaiter « minimiser les perturbations possibles pour continuer à offrir aux clients l’expérience » à laquelle ils s’attendent en fréquentant cet hôtel de renom.

D’autres dates de négociation entre les parties sont prévues en juillet.

Série de votes

Ce vote est le premier d’une série qui doit se tenir dans d’autres hôtels des régions de Montréal, de Québec, de l’Estrie et du Saguenay–Lac-Saint-Jean, dans le cadre de la négociation coordonnée que tient la Fédération du commerce dans l’hôtellerie.

Les syndiqués de l’Hôtel Bonaventure, aussi au centre-ville de Montréal, doivent également se prononcer sur ce mandat de grève le 11 juillet.

D’autres syndicats de travailleurs dans les hôtels concernés seront appelés à se prononcer, dans les prochaines semaines, sur le même mandat de 120 heures de grève. Il est déjà prévu que ceux qui n’auraient toujours pas réglé tiennent une journée commune de débrayage au mois d’août.

Cette négociation coordonnée concernera ultimement 30 hôtels dans les quatre régions. Comme les dates d’échéance des conventions collectives varient, le moment de la tenue des assemblées varie aussi.

Le principe recherché par la Fédération du commerce par cette négociation coordonnée est d’obtenir une première entente avec un employeur pour ensuite tenter de la reproduire auprès des autres employeurs. Les syndicats concernés coordonnent ainsi leur négociation et s’en tiennent informés.