(Calgary) WestJet affirme qu’il y aura encore des perturbations de vols, y compris des annulations, cette semaine après qu’un accord ait été conclu pour mettre fin à la grève de ses mécaniciens.

La compagnie aérienne a publié lundi un communiqué de presse affirmant qu’elle rétablissait ses opérations de manière sûre et rapide, mais qu’en raison de « l’incidence importante » de la grève sur son réseau au cours des derniers jours, « le retour aux activités courantes prendra du temps et il faut s’attendre à d’autres perturbations au cours de la prochaine semaine ».

« Nous sommes reconnaissants de reprendre notre activité ; cependant, nous reconnaissons pleinement l’impact continu sur nos invités et apprécions sincèrement leur patience et leur compréhension », a déclaré le président de la compagnie aérienne, Diederik Pen, dans un communiqué de presse, lundi après-midi.

Lorsque l’accord de principe a été annoncé dans un communiqué de presse publié tard dans la soirée de dimanche à lundi, la compagnie aérienne a déclaré qu’elle avait annulé 829  vols prévus entre jeudi et lundi et réduit sa flotte de 180  avions à 32 appareils actifs.

WestJet a indiqué plus tard que 214 vols supplémentaires avaient été annulés lundi, en plus des 78 vols déjà supprimés, et que 27 vols avaient été annulés mardi.

Lundi, les départs de Montréal prévus pour Vancouver, Calgary et Edmonton ont été annulés.

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Récupérer les avions

Quelque 680 membres de l’Airplane Mechanics Fraternal Association (AMFA), dont les inspections et les réparations quotidiennes sont essentielles aux opérations aériennes, avaient débrayé vendredi soir malgré une directive d’arbitrage exécutoire du ministre fédéral du Travail.

Dans son propre communiqué de presse, le syndicat a exhorté ses membres à retourner immédiatement au travail en attendant le vote sur l’accord.

Les défis auxquels WestJet dit être confrontée incluent le fait que ses avions sont stationnés dans 13 aéroports à travers le Canada, dont huit ne disposent pas de bases pour les équipages, ce qui signifie que les équipages doivent être transportés jusqu’à l’avion pour être récupérés.

Les avions stationnés nécessiteront un entretien et des contrôles de sécurité standards avant de reprendre du service, indique l’entreprise. Elle affirme également que récupérer les équipages bloqués sur son réseau « sera une priorité immédiate ».

Nombreux impacts sur les voyageurs

Les centaines de vols annulés en raison de la grève ont compliqué les choses pour bien des Canadiens qui avaient prévu de profiter de la longue fin de semaine pour voyager.

« Nous pensons que ce résultat n’aurait pas été possible sans la grève, mais nous regrettons les perturbations et les inconvénients qu’elle a causés au public pendant le long congé de la fête du Canada », a mentionné le syndicat par écrit.

PHOTO JEFF MCINTOSH, LA PRESSE CANADIENNE

Des passagers passent devant des syndiqués en grève de WestJet qui se tiennent sur une ligne de piquetage à l’aéroport international de Calgary, le 29 juin.

« Le moment [où la grève est survenue] est une coïncidence, puisque le processus de négociation ne suivait pas un calendrier prévisible. Nous sommes heureux que la grève n’ait duré que 48 heures et que le service puisse désormais revenir à la normale. »

Le ministre du Travail, Seamus O’Regan, avait ordonné à la fin de la semaine dernière, alors que la date limite de grève de vendredi approchait, que les deux parties entreprennent un arbitrage exécutoire dirigé par le tribunal du travail du pays.

Le comité de négociation du syndicat avait déclaré qu’il « se conformerait à l’ordre du ministre » et qu’il ordonnait à ses membres de « s’abstenir de tout moyen de pression illégal », mais moins de 24 heures plus tard, les travailleurs étaient sur les lignes de piquetage.

Une décision du Conseil canadien des relations industrielles semble affirmer la légalité de leurs actions, quels que soient les protocoles entourant l’arbitrage.

Négociations tumultueuses

L’entente de principe conclue dimanche est la deuxième à être intervenue dans le cadre de cette négociation, qui vise à mettre en place une première convention collective pour les ingénieurs d’entretien de WestJet.

La première proposition a été rejetée par les membres à la mi-juin. Depuis, les deux parties se sont accusées mutuellement de négocier de mauvaise foi.

PHOTO CHRISTOPHER KATSAROV, LA PRESSE CANADIENNE

Des passagers dans la zone d’enregistrement de WestJet à l’aéroport international Pearson, à Toronto, le 29 juin

Quoi qu’il en soit, selon WestJet, il n’y aura pas d’autre action syndicale dans ce dossier, puisque « les deux parties ont convenu d’arbitrer le contrat en cas d’échec de la ratification », a précisé M. Pen.

Si l’entente de principe est ratifiée, la convention collective sera d’une durée de cinq ans.

Le syndicat a déclaré que l’entente provisoire de cinq ans comprend des augmentations de salaire immédiates, le rétablissement complet du régime d’épargne WestJet et des avantages sociaux améliorés. Il a ajouté que si les membres le ratifiaient, l’arbitrage obligatoire ordonné par le ministre du Travail ne serait pas nécessaire.

Avant que le dernier accord ne soit conclu du jour au lendemain, WestJet a indiqué qu’elle avait proposé une augmentation salariale de 12,5 % au cours de la première année du contrat, ainsi qu’une augmentation salariale composée de 23 % pour le reste des cinq ans et demi.

Le syndicat avait déclaré que ses revendications salariales coûteraient à WestJet moins de 8 millions de dollars au-delà de ce que l’entreprise avait offert pour la première année de la convention collective – le premier contrat entre les deux parties. Il a reconnu que les gains dépasseraient la rémunération des collègues de l’industrie à travers le Canada et seraient plus comparables à ceux de leurs homologues américains.

Les employés concernés par cette négociation seront appelés à voter sur l’entente de principe prochainement.