Alimentation Couche-Tard aura un nouveau leader pour la rentrée. L’actuel chef de l’exploitation de la chaîne de dépanneurs de Laval, Alex Miller, remplacera Brian Hannasch au poste de PDG en septembre.

Âgé de 52 ans, Alex Miller s’est joint à Couche-Tard en 2012, d’abord à titre de vice-président des carburants, de l’immobilier et des installations, avant de gravir les échelons dans l’entreprise.

La nomination d’Alex Miller survient huit mois après la présentation d’un plan stratégique de cinq ans par Brian Hannasch en octobre dernier.

« Couche-Tard n’a eu que deux chefs de la direction au cours de ses près de 45 ans d’histoire, et nous prenons cette nomination extrêmement au sérieux », commente Alain Bouchard, cofondateur et président exécutif du conseil d’administration de Couche-Tard.

Brian Hannasch, 57 ans, s’apprête à prendre sa retraite et quittera donc son poste de président et chef de la direction ainsi que le conseil d’administration. Il avait succédé à Alain Bouchard au poste de PDG en 2014. Il agira comme conseiller spécial auprès d’Alex Miller et d’Alain Bouchard.

« Je resterai en tant que conseiller spécial pour les deux prochaines années, en me concentrant sur les fusions et acquisitions », a précisé Brian Hannasch mercredi en conférence téléphonique.

À cet effet, il a souligné voir plus de possibilités d’acquisitions ces temps-ci et s’est dit prudemment optimiste de trouver de nouvelles occasions de croissance au cours des prochains trimestres.

À propos de la réflexion entourant la transition, Brian Hannasch a expliqué aux analystes que le moment était venu. « J’ai beaucoup de kilomètres au compteur. L’entreprise se trouve dans une situation idéale. C’est le bon moment pour explorer autre chose. »

Alain Bouchard souligne que Brian Hannasch a été un chef de la direction « vraiment phénoménal » pour Couche-Tard.

« Au cours de son mandat, il a dirigé l’entreprise vers une croissance époustouflante, notamment une augmentation de 400 % du prix de l’action et l’acquisition de 7800 magasins, la réalisation réussie de notre ambitieuse stratégie "Doubler Encore" et le lancement de notre nouveau plan quinquennal. Brian a également négocié et dirigé avec succès l’entreprise à travers des transactions révolutionnaires et bien exécutées, ce qui est un exploit rare dans de nombreux secteurs. »

Avant de se joindre à Couche-Tard il y a une douzaine d’années, Alex Miller – qui est natif de Peoria, en Illinois – avait travaillé chez BP où, pendant 16 ans, il a occupé divers postes liés aux opérations, à l’approvisionnement, au développement des affaires et à la stratégie aux États-Unis et en Europe.

PHOTO FOURNIE PAR COUCHE-TARD

Alex Miller

« Nous ne sommes qu’au début de notre voyage pour devenir la destination préférée au monde pour l’achat de marchandises et pour la mobilité », a dit Alex Miller mercredi en conférence téléphonique.

L’analyste Irene Nattel, de RBC, parle d’une transition ordonnée et largement anticipée. « Alex Miller a été très visible pour les investisseurs depuis plusieurs années, notamment en jouant un rôle important lors de la journée des investisseurs d’octobre dernier. Si Brian Hannasch a joué un rôle central dans l’évolution de Couche-Tard, les connaissances et l’expérience approfondies d’Alex Miller devraient permettre à l’entreprise d’aller de l’avant sans heurts. »

Le changement à la tête de l’entreprise a été communiqué mercredi après le dévoilement la veille au soir d’une performance financière de fin d’exercice mitigée.

Notamment, le bénéfice par action ajusté des mois de février, mars et avril s’est élevé à 48 cents US, alors que les analystes anticipaient 51 cents US.

Les profits nets ont chuté du tiers, à 453 millions US, durant le trimestre par rapport à ce qu’ils étaient il y a un an.

« Il ne fait aucun doute que ce trimestre a été difficile, avec une inflation persistante et une pression continue sur les consommateurs qui surveillent attentivement leurs dépenses », commente le PDG sortant Brian Hannasch.

En conférence téléphonique, il a dit croire que cette situation est « transitoire ».

« Nous restons néanmoins très optimistes quant à notre activité. Malgré les récentes diminutions de ventes par magasins comparables, celles-ci ont globalement connu une croissance constante à l’échelle mondiale au cours des deux dernières années. »

Dans une note envoyée à ses clients, l’analyste Martin Landry, de la firme Stifel/GMP, dit continuer de croire que Couche-Tard gagne des parts de marché dans un environnement difficile sur le marché américain, en particulier face à 7-Eleven.

L’action de Couche-Tard a cédé 3 % mercredi pour clôturer à 77,12 $ à la Bourse de Toronto. Le titre est en recul de 12 % depuis le sommet atteint à la fin de février.