Rajeunissement des CH-146 Griffon de l’armée Un tremplin pour Bell Textron Canada

La cure de rajeunissement offerte par Bell Textron Canada aux CH-146 Griffon de l’Aviation royale canadienne (ARC) prend des allures de tremplin pour le constructeur d’hélicoptères établi à Mirabel. Cette solution attire l’attention ailleurs dans le monde.

« La Norvège exploite une grosse flotte de 412 [la plateforme des Griffon], souligne à La Presse le vice-président et directeur général de Bell Textron Canada, Michael Nault, jeudi. On est en discussion avec eux. Il y a aussi des pays de l’Asie du Sud-Est qui regardent ce que l’on fait ici. »

En début de journée, à l’usine de Mirabel, celui-ci participait à la cérémonie visant à souligner le premier vol d’un CH-146 Griffon mis à niveau dans le cadre d’un contrat de 800 millions attribué à la filiale du conglomérat américain Textron.

L’entente prévoit une mise à niveau – comme de nouveaux moteurs et systèmes de mission ainsi que le remplacement des cadrans analogues par des écrans numériques – des 85 hélicoptères de l’ARC afin de prolonger leur durée de vie jusqu’au milieu de la prochaine décennie.

Plus précisément, l’appareil est complètement démonté avant d’être réassemblé avec des composantes plus modernes.

« C’est sûr que les modifications que l’on effectue pour l’ARC, ce ne sont pas tous les pays qui peuvent s’offrir quelque chose d’aussi exhaustif, affirme M. Nault. Mais nous offrons aussi d’autres types de solutions. Nous avons par exemple développé une mise à niveau avionique [le système nerveux de l’appareil] de nos plus vieux 412. »

Le CH-146 Griffon est une variante du modèle civil Bell 412EP. L’usine de Mirabel ne construit pas d’hélicoptères équipés d’armement. Entre 1995 et 1997, 100 appareils avaient été livrés à la Défense nationale. Ils sont utilisés dans les missions de transport tactique, d’interventions d’urgence ainsi que d’opérations de recherche et de sauvetage.

Finir le travail

D’ici à ce que d’autres ententes soient conclues, Bell Textron Canada doit, avant la fin de l’été, effectuer un total de sept mises à niveau dans son usine située dans les Laurentides. Par la suite, Alpine Aerotech (Colombie-Britannique) et Heli-One Canada (Colombie-Britannique et Alberta) prendront la relève, sous la supervision du constructeur québécois.

Même si c’est dans l’Ouest que le travail s’effectuera, deux fournisseurs bien implantés au Québec, Pratt & Whitney Canada et CMC Électronique, figurent parmi les principaux partenaires de la cure de rajeunissement.

Un premier appareil devrait être livré à l’ARC en 2026, lorsque la certification aura été obtenue.

Ce travail s’ajoute au lucratif contrat de 2,3 milliards obtenu par Bell Textron Canada en janvier dernier pour continuer à assurer l’entretien des CH-146 Griffon de l’ARC pour 15 années supplémentaires. Au sein de l’entreprise, plus de 200 personnes s’occupent de tout ce qui gravite autour des services techniques aux hélicoptères de l’ARC.

Selon M. Nault, la prolongation de l’entente de service a permis d’embaucher quelques dizaines de personnes à l’usine de Mirabel, dont l’effectif est d’environ 1600 personnes. L’usine québécoise de Bell Textron construit les modèles commerciaux (les modèles 412, 407, 429 et 505) de la multinationale.