Le Groupe Ortec, entreprise française de l’industrie de l’environnement, met la main sur les activités de traitement et de gestion des sols contaminés et de résidus organiques d’Englobe. La nouvelle entité change de nom et devient Biogénie, officialisant la fin du fleuron québécois.

L’acquisition de ces divisions d’Engloble est hautement symbolique pour le Groupe Ortec, note d’entrée de jeu Julien Einaudi, directeur général délégué de l’entreprise française. Celle-ci a en effet commencé son « aventure dans la gestion des matières résiduelles » en 1998 avec un partenaire québécois qui, au fil des ans et des changements de nom, allait devenir la multinationale lavalloise Englobe.

« Cette opération pour nous fait que la boucle est bouclée, parce que nos partenaires canadiens initiaux rejoignent aujourd’hui le Groupe Ortec », dit-il.

Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. Le chiffre d’affaires des activités rachetées d’Englobe graviterait par ailleurs autour de 180 millions de dollars. Cette division regroupe des dizaines d’installations de traitement des sols, de centres de compostage et de sites de valorisation situés aussi bien au Canada, qu’aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en France.

Intégrée au Pôle Global Services du Groupe Ortec, la nouvelle entité a changé de nom pour devenir Biogénie. L’un des cofondateurs d’Englobe, Alain Robichaud, fait désormais partie de l’équipe de direction de la nouvelle société à titre de responsable pour les marchés nord-américain et britannique.

Avec cette transaction, le Groupe Ortec consolide ainsi sa présence en Amérique du Nord. Déjà présent avec sa filiale d’ingénierie Sonovision, l’entreprise avait racheté en 2021 les activités de nettoyage industriel du géant français Véolia, au Canada.

« On avait pour ambition de développer encore plus l’Amérique du Nord en complétant notre offre de service dans le domaine de l’environnement », dit-il. L’acquisition – confirmée plus tôt cette semaine par communiqué – permet d’atteindre cet objectif.

De la vingtaine de centres de traitements de sols contaminés, 12 se trouvent au Canada auxquels s’ajoutent 4 sites de traitement des résidus organiques, situés au Québec. Une dizaine de projets de réhabilitation de sites industriels sont également inclus dans la transaction.

« Ce sont des actifs très rares sur le marché et notre ambition est de développer au fur et à mesure les autres provinces du Canada », indique M. Einaudi. L’acquisition permet aussi d’étendre ses activités au Royaume-Uni – où Englobe était présent – et de consolider sa présence dans l’Hexagone.

Pour Englobe, cette transaction confirme la fin de ce fleuron lavallois. Le 3 juin dernier, la firme Englobe confirmait avoir vendu à la canadienne Colliers – pour 475 millions de dollars américains – plusieurs activités dont les services de génie civil, de génie du bâtiment, de géotechnique et d’environnement, ainsi que des services d’essais de matériaux et de consultation.

Les activités liées à la gestion et à la valorisation des matières au Canada, au Royaume-Uni et en France n’étaient justement pas incluses dans la transaction avec Colliers. Ce sont elles que le Groupe Ortec vient d’acquérir.

Le Groupe Ortec en bref

  • 33 plateformes de traitement de sols
  • 4 centres de compostage
  • 12 projets de réhabilitation d’anciens sites industriels
  • Une entreprise présente en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique