La Banque Nationale entend élargir ses activités au pays en réalisant la plus grande acquisition de son histoire, celle de la Banque canadienne de l’Ouest.

De son nom anglais Canadian Western Bank, cette institution financière établie à Edmonton, en Alberta, a une capitalisation boursière d’environ 2 milliards de dollars.

La transaction serait réalisée par un échange d’actions valorisant la Banque canadienne de l’Ouest à environ 5 milliards.

Le ratio d’échange utilisé évalue chaque action de la Banque canadienne de l’Ouest à 52,24 $, l’équivalent d’une prime de 110 % par rapport au cours du titre de 24,89 $ enregistré à la fermeture des marchés mardi.

Contrairement à la Banque Nationale, la Banque canadienne de l’Ouest n’a pas la cote auprès des investisseurs cette année. Son action accuse un recul de 20 % depuis le début de l’année à la Bourse de Toronto.

Deux banques complémentaires

En conférence téléphonique après la fermeture des marchés mardi, le PDG de la Banque Nationale, Laurent Ferreira, a souligné que l’opération réunirait deux banques complémentaires dont les activités sont en pleine croissance.

La transaction est assujettie à l’approbation de 66 2/3 % des voix exprimées par les actionnaires de la Banque canadienne de l’Ouest lors d’une assemblée qui devrait avoir lieu en septembre.

Pour financer l’acquisition, la Banque Nationale a élaboré un financement par capitaux propres d’environ 1 milliard.

La Caisse de dépôt et placement du Québec fera l’achat de 4,4 millions de titres au prix unitaire de 112,30 $ pour ainsi fournir 500 millions de dollars, ce qui hissera le plus grand investisseur institutionnel du Québec au deuxième rang des actionnaires de la Banque Nationale.

La Banque Nationale entend aussi émettre 4,4 millions de titres au prix de 112,30 $ destinés à des preneurs fermes pour un produit brut total approximatif de 500 millions de dollars.

La Banque canadienne de l’Ouest a une vocation surtout commerciale et est, à l’instar de la Banque Nationale, très active auprès des entrepreneurs et des PME.

L’expertise de la Banque canadienne de l’Ouest dans le financement d’équipement, par exemple, est l’un des éléments que la Banque Nationale voudra assurément importer au Québec.

La transaction peut être vue comme un vote de confiance dans l’avenir de l’économie de l’ouest du pays, un endroit où la Banque Nationale est présente avec une offre de financement pour les entreprises albertaines du secteur de l’énergie, notamment.

« Acquisition transformatrice »

Le projet est qualifié d’« acquisition transformatrice » pour la Banque Nationale par Vincent Delisle, chef des marchés liquides de la Caisse de dépôt et placement. « Ça lui permettra d’exécuter un nouveau pan de son plan d’expansion », dit-il.

La dernière transaction d’importance réalisée par la Banque Nationale pour acquérir 100 % d’une entité remonte à 2013 ; elle avait alors acquis les services institutionnels de la TD (Waterhouse).

L’action de la Banque Nationale a touché un sommet historique la semaine dernière à la Bourse de Toronto. En hausse de 15 % jusqu’ici en 2024, le titre a clôturé la séance de mardi à 116,34 $.

La banque avait annoncé à la fin de mai une bonification du dividende versé à ses actionnaires et des profits de 906 millions pour les mois de février, mars et avril, en hausse de 9 % sur un an.