La Banque Nationale s’est démarquée des autres grandes banques du pays mercredi, alors que la mise à jour printanière des performances trimestrielles se poursuit dans le secteur financier canadien.

L’institution bancaire montréalaise est la seule grande banque ayant enregistré des gains en Bourse durant la séance de mercredi. L’action de la Banque Nationale a gagné 2,6 % et frôlé un sommet historique après le dévoilement de profits supérieurs aux attentes du marché.

La Banque Nationale a ainsi creusé encore davantage l’écart qui la sépare des autres grandes banques du pays au chapitre du rendement boursier en 2024.

L’action de la Nationale affiche maintenant une progression de 15 % depuis le 1er janvier à Toronto. La Royale et la CIBC sont les seuls autres membres du Big 6 à être en territoire positif cette année, avec des appréciations respectives de 5 % et de 1 %.

« La Banque Nationale a encore une fois obtenu de bons résultats, mais la question clé est de savoir ce qu’il adviendra de l’évaluation du titre à partir de maintenant », se demande l’analyste Meny Grauman, de la Scotia, dans une note publiée mercredi.

Les profits de la Banque Nationale ont augmenté de 906 millions durant les mois de février, mars et avril, en hausse de 9 % sur un an.

Le profit par action ajusté du trimestre montre aussi une progression de 9 %, à 2,54 $, ce qui est 4 % plus élevé que les 2,45 $ anticipés par les analystes.

« Un autre trimestre fort pour la Banque Nationale avec la plupart des segments opérationnels dépassant nos prévisions », commente l’analyste Mike Rizvanovic, de la firme Keefe, Bruyette & Woods.

Cet expert considère que les résultats de la Banque Nationale sont les meilleurs présentés jusqu’à présent par les grandes banques canadiennes.

Le dividende trimestriel passe dorénavant à 1,10 $ par action, en hausse de 4 cents, ou 4 %.

Toutefois, à l’instar des autres banques, la Nationale augmente ses provisions pour pertes sur prêts. La Nationale vient d’augmenter de 15 %, à 138 millions, les fonds mis de côté par rapport au trimestre précédent pour couvrir les prêts susceptibles de ne pas être remboursés.

Cette façon de parer à des défauts de paiement potentiels est un gage de prudence influant sur la rentabilité du trimestre, mais la banque pourrait éventuellement renverser des provisions si elle réalise qu’il n’y a pas eu autant de défauts qu’elle l’anticipait. De façon générale, les banques ont tendance à « surprovisionner » les pertes.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le PDG de la Banque Nationale, Laurent Ferreira

Le grand patron Laurent Ferreira qualifie les résultats financiers de « très bons » et attribue la performance à une exécution « disciplinée » de la stratégie dans tous les secteurs d’exploitation et au modèle d’affaires « diversifié » de l’organisation. Il souligne que l’environnement macroéconomique demeure « incertain ».

À cet égard, la banque note un refroidissement du marché du travail au pays au cours des derniers mois et des risques de détérioration supplémentaires. La direction fait aussi remarquer que des taux d’intérêt aussi restrictifs qu’en ce moment au Canada ne semblent plus appropriés. Le contexte actuel pourrait amener la Banque du Canada à baisser son taux directeur dès la semaine prochaine.