(Toronto) Les pressions croissantes sur les prêts automobiles et les prêts hypothécaires canadiens ont conduit la Banque Scotia à mettre davantage d’argent de côté en cas de défaillance, ce qui a entraîné une baisse des profits au deuxième trimestre.

La banque a annoncé mardi que son bénéfice net avait glissé à 2,09  milliards, ou 1,57 $ par action diluée, pour le trimestre clos le 30 avril, comparativement à 2,15 milliards, ou 1,68 $ par action diluée, au même trimestre de l’année dernière.

« L’impact des taux plus élevés pèse de plus en plus sur les consommateurs », a déclaré le président et chef de la direction, Scott Thomson, lors d’une conférence téléphonique sur les résultats.

« La réalité d’un scénario de taux d’intérêt plus élevés sur une plus longue période se traduira naturellement par le maintien d’une dotation élevée au compte de correction de valeur pour pertes sur créances dans nos portefeuilles de détail », a-t-il ajouté.

La Banque Scotia a mis de côté 1,01 milliard au cours du trimestre pour des prêts potentiellement douteux, en hausse par rapport à 709 millions au même trimestre l’an dernier.

Cette hausse, couplée à une pression à la baisse sur les volumes de prêts, a placé la banque dans la partie supérieure de ses prévisions concernant son ratio de provisions pour pertes sur prêts.

Les prêts dans les banques canadiennes ont diminué de 1 % par rapport à l’année dernière, y compris une baisse de 5 % des prêts hypothécaires, tandis que les prêts aux entreprises ont augmenté de 8 % et les cartes de crédit de 18 %.

Les prêts pour les voitures d’occasion sont l’un des plus grands domaines de tension pour la banque, avec les prêts hypothécaires à taux variable, principalement dans les régions du Grand Toronto et de Vancouver, a affirmé Phil Thomas, chef de la gestion du risque.

« En particulier chez nos clients à taux variable et dans notre portefeuille automobile, nous constatons des frictions dans ces portefeuilles », a-t-il déclaré lors de la conférence téléphonique.

Il a indiqué que le nombre de clients « vulnérables » de la banque s’élevait à 3300 au deuxième trimestre, contre 2700 au premier trimestre. Pendant ce temps, les impayés à taux variable ont augmenté de 0,02 point de pourcentage à 0,28 %.

Il faudra probablement un certain temps avant qu’une réduction des taux d’intérêt se traduise par un soulagement pour les consommateurs, a affirmé M. Thomas, car une baisse d’un quart de point de pourcentage de la Banque du Canada entraînerait une diminution d’environ 100 $ des paiements.

« Il faudra quelques trimestres […] pour que cela commence à réellement soutenir le consommateur canadien », a-t-il fait valoir.

Malgré certaines tensions, les revenus globaux de la banque ont atteint 8,35 milliards, en hausse par rapport à 7,91 milliards un an plus tôt.

Sur une base ajustée, la Banque Scotia affirme avoir engrangé 1,58 $ par action diluée au cours de son dernier trimestre, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 1,69 $ par action diluée un an plus tôt.

Il s’agit d’un résultat supérieur aux attentes des analystes, qui étaient en moyenne à 1,56 $ par action, selon les données fournies par LSEG Data & Analytics.

La banque a performé au-delà des attentes grâce à son segment international et à sa branche de gestion de patrimoine, a affirmé John Aiken, analyste chez Jefferies.

Il a déclaré que la performance du crédit était largement conforme, mais restait quelque peu préoccupante.

« Même si les formations de prêts douteux ont quelque peu ralenti au cours du trimestre, elles demeurent élevées, particulièrement dans les portefeuilles de détail de Scotia », a-t-il affirmé.

La Banque Scotia a déclaré que son bénéfice net attribuable aux actionnaires pour ses activités bancaires canadiennes s’élevait à 1,01 milliard, en baisse par rapport à 1,06 milliard un an plus tôt, principalement en raison d’une provision plus élevée pour pertes sur créances et les frais autres que les intérêts, en partie compensés par des revenus plus élevés.

Dans le même temps, elle a déclaré que ses opérations bancaires internationales avaient généré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 671 millions, en hausse comparativement à 636 millions au même trimestre de l’année dernière.

Les activités mondiales de gestion de patrimoine de la banque ont généré un bénéfice net de 380 millions, en hausse par rapport à 353 millions un an plus tôt, tandis que ses activités bancaires et de marchés mondiaux ont généré un bénéfice net de 428 millions, contre 401 millions il y a un an.

La catégorie « autres » de la Banque Scotia a affiché une perte nette attribuable aux actionnaires de 421 millions au cours de son dernier trimestre, contre une perte de 323 millions l’an dernier.