(New York) Les prix du pétrole ont monté jeudi, malgré la hausse des stocks de brut aux États-Unis, les cours ayant été poussés par le risque géopolitique au Moyen-Orient et les craintes d’une guerre à plus grande échelle.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a gagné 1,33 % à 86,39 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a avancé de 1,03 % à 81,74 dollars.

« Israël a annoncé la fin d’une phase intense des combats à Gaza, mais déplace des troupes vers le nord à la frontière avec le Liban : la crainte sur les marchés est que l’augmentation des hostilités entre Israël et le Hezbollah […] ne débouche sur une attaque directe sur le sol iranien », s’est inquiété Andy Lipow, analyste de Lipow oil Associates.

« Le conflit au Moyen-Orient pourrait vraiment devenir régional », a-t-il ajouté.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mercredi les pays occidentaux de « soutenir » une offensive israélienne au Liban contre le Hezbollah, soutien du mouvement islamiste palestinien Hamas.

« Il semble qu’Israël, qui a dévasté Gaza, jette désormais son dévolu sur le Liban […]. Les projets de Nétanyahou d’étendre la guerre à la région conduiront à un grand désastre », a développé le chef de l’État turc en visant le premier ministre israélien.

À cette inquiétude s’est ajoutée celle provoquée par une nouvelle attaque de navire menée par les rebelles houthis en mer Rouge, une route commerciale majeure.  

Un navire commercial, qui s’acheminait vers la ville saoudienne de Dammam, a été visé par un bateau de surface sans équipage, par des missiles et des drones, sans faire de victime, a déclaré un porte-parole militaire des houthis.

Cette voie maritime est le théâtre depuis novembre d’attaques lancées par les houthis, membres de « l’axe de la résistance », un regroupement de mouvements soutenus par l’Iran incluant notamment le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.  

Les risques géopolitiques ont effacé l’effet sur les cours d’une augmentation surprise des stocks américains de pétrole brut. Un gonflement des réserves d’or noir aux États-Unis fait en général baisser les prix.  

Les stocks ont augmenté de 3,6 millions de barils durant la semaine achevée le 21 juin, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).