(Washington) Les ventes au détail ont progressé un peu moins qu’attendu en mai aux États-Unis, tandis que celles d’avril ont été révisées à la baisse, signe que la consommation marque le pas, entre la toujours forte inflation, et les taux élevés.

Les dépenses des ménages américains se sont élevées à 703,1 milliards de dollars en mai, en hausse de 0,1 % par rapport à avril, a annoncé mardi le département du Commerce.

Les analystes les voyaient progresser de 0,2 %, selon le consensus de Market Watch.

Celles d’avril, qui avaient été initialement annoncées stables par rapport à mars, ont par ailleurs été révisées à la baisse, faisant apparaître une contraction de 0,2 %.

Sur un an, les ventes au détail ont progressé de 2,3 %.

« Compte tenu du ralentissement de la croissance de l’emploi et de la baisse de l’épargne, ainsi que la pression constante à dépenser plus judicieusement posée par l’inflation, il n’est pas surprenant que les ventes au détail soient moins bonnes », a commenté Robert Frick, économiste pour Navy Federal Credit Union.

Il s’attend « à ce que les ventes au détail restent relativement stables dans un avenir proche », mais précise que « le pouvoir d’achat des consommateurs augmente progressivement avec la hausse des salaires et les intérêts sur leur épargne, nous ne devrions donc pas assister à une érosion spectaculaire des dépenses. »

En mai, les consommateurs américains ont dépensé plus d’argent en équipement sportif, instruments de musiques et livres, ainsi qu’en voitures. Leurs dépenses d’essence à la pompe ont en revanche baissé, de même que celles de meubles et décoration.

Les ventes au détail ne sont pas ajustées de l’inflation.

Celle-ci a de nouveau ralenti en avril et mai, après un rebond cet hiver. Elle s’est établie à 3,3 % sur un an en mai contre 3,4 % en avril, selon l’indice CPI, sur lequel sont indexées les retraites.

Cela pourrait être le signal d’une baisse des taux dans les mois à venir, qui permettrait aux ménages d’emprunter de l’argent à un coût moins élevé.

Mais la banque centrale américaine (Fed) avait martelé mercredi, à l’issue de sa réunion, qu’il lui faudrait observer plusieurs mois de progression de l’inflation vers l’objectif de 2 %, avant d’envisager de baisser les taux.

Ceux-ci, qui dictent l’évolution des taux d’intérêt des crédits immobiliers, automobiles, ou encore à la consommation, entre autres, ont été maintenus dans la fourchette de 5,25 à 5,50 %, leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans.

Et les responsables de la Fed ont signalé qu’ils tablent sur une seule baisse cette année.