Les principaux acteurs de l’industrie, tels que Loblaw/Provigo, Empire/Sobeys et Metro, ont investi massivement dans le kilomètre intermédiaire (middle mile) au cours des dernières années. Un élément marquant de ce secteur est le nouveau centre de distribution de Metro à Terrebonne, un véritable bijou.

La logistique est souvent considérée comme l’épine dorsale de notre économie, une affirmation particulièrement vraie dans le secteur agroalimentaire actuel. Les discussions sur l’efficacité des chaînes d’approvisionnement se concentrent souvent sur le dernier kilomètre, ou le last mile comme on dit en anglais.

En matière de dernier kilomètre, Amazon est souvent vu comme le modèle à suivre. Ce géant maîtrise parfaitement cette phase critique qui relie les magasins ou les centres de distribution aux domiciles des consommateurs. Pour maintenir son avance, Amazon optimise sa logistique en utilisant des technologies avancées et l’automatisation, permettant une planification efficace des itinéraires de livraison.

Cependant, une tendance significative émerge dans la distribution alimentaire : l’optimisation du middle mile, ce segment intermédiaire qui relie les centres de distribution aux points de vente fréquentés par les consommateurs.

Alors que le dernier kilomètre, souvent plus coûteux, améliore la qualité du service et l’exécution pour les consommateurs, le kilomètre intermédiaire offre des économies tout en augmentant l’accessibilité et la diversité des produits disponibles.

Le nouveau centre de Metro, grand comme 10 terrains de football avec ses 600 000 pieds carrés et une hauteur de 112 pieds, dessert 700 magasins au Québec. Il est l’un des plus grands et des plus modernes centres de distribution alimentaire au Canada. Inauguré récemment, il est spécialisé dans la gestion des produits surgelés et frais. Capable de stocker 40 000 palettes et équipé de 92 quais pour les camions, ce centre comprend une zone de surgelés maintenue à 28 degrés au-dessous de zéro et peut gérer plus de 7000 produits différents.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le nouveau centre de Metro, grand comme 10 terrains de football avec ses 600 000 pieds carrés et une hauteur de 112 pieds, dessert 700 magasins au Québec.

Pour le confort des employés, le centre offre des installations modernes telles qu’une cafétéria, une salle d’entraînement et une garderie, créant une atmosphère presque luxueuse, loin de l’image typique d’un centre de distribution industriel.

Avec un investissement de 420 millions de dollars, Metro mise sur une chaîne d’approvisionnement plus efficace en collaborant étroitement avec ses fournisseurs pour développer de meilleurs emballages adaptés au système automatisé du centre. Dimensions, formes, étiquetage, tout doit être réglé au quart de tour afin d’éviter les goulots d’étranglement et les blocages dans la chaîne. L’ensemble de l’industrie, y compris les concurrents de Metro, se modernise, obligeant les transformateurs à s’adapter à des centres plus performants en ajustant les dimensions des produits ainsi que les emballages utilisés pour les accommoder.

Bien ancré dans ses marchés québécois et ontarien, Metro accompagne ses fournisseurs dans ce processus d’adaptation en transmettant des informations sur les tendances du marché et les désirs des consommateurs, malgré les coûts élevés dans un marché aux marges bénéficiaires très serrées, avoisinant les 4 cents par dollar de vente.

Pour les consommateurs, cela signifie des chaînes d’approvisionnement plus résilientes, moins de ruptures de stock et une plus grande variété de produits. Un épicier disposant d’une telle infrastructure peut offrir une gamme de produits plus étendue.

Bien qu’invisible pour les consommateurs, le kilomètre intermédiaire est d’une importance cruciale. Avec une possible déflation à l’horizon, période durant laquelle certains prix pourraient baisser, les épiciers doivent rester compétitifs. En effet, certains prix baisseront. Ils peuvent proposer des promotions et des rabais attrayants, ce qui est facilité par la maîtrise d’un kilomètre intermédiaire extrêmement efficace.

Avec les investissements récents dans leur productivité, les distributeurs canadiens ne sont plus en rattrapage ; tout le monde, surtout les consommateurs, en sortira gagnant.