Un groupe de chefs d’entreprise demande au président Joe Biden de se retirer de la campagne à la présidence et de céder sa place à un autre démocrate.

Leadership Now Project, une coalition de 400 chefs d’entreprise actifs en politique, a publié mercredi une déclaration exhortant Joe Biden à « passer le flambeau de l’investiture présidentielle de cette année à la très compétente nouvelle génération de démocrates ».

La déclaration n’est pas signée, mais Daniella Ballou-Aares, fondatrice et directrice générale du Leadership Now Project, a déclaré qu’elle était soutenue par la grande majorité des membres, dont la plupart – mais pas tous – se situent à gauche dans l’échiquier politique américain.

Débat désastreux

Cette déclaration intervient alors que de nombreux grands donateurs démocrates estiment que le parti aurait de meilleures chances avec un autre candidat, à la suite de la mauvaise prestation de M. Biden lors du débat électoral du 27 juin avec Donald Trump. Or, la plupart des donateurs se sont abstenus de s’exprimer publiquement, craignant une réaction négative.

Parmi ces membres figurent Jeni Britton Bauer, fondatrice de Jeni’s Famous Ice Cream, Thomas W. Florsheim fils, PDG du fabricant de chaussures Weyco Group, Eddie Fishman, PDG de la société d’investissement D.E. Shaw & Co, John Pepper, ancien PDG de Procter & Gamble, et Paul Tagliabue, ancien commissaire de la National Football League.

Dans sa déclaration, le Leadership Now Project qualifie la perspective d’un second mandat de Donald Trump de « menace existentielle pour la démocratie américaine ». On y lit aussi que, lors du débat, M. Biden n’a pas su plaider sa cause contre M. Trump : « nous craignons maintenant une défaite dévastatrice en novembre ».

« Nous avons entendu de nombreuses personnes qui partagent notre grande inquiétude sur la situation actuelle, mais qui craignent de s’exprimer », poursuivent les auteurs, qui lancent un appel « à se joindre à [eux] ».

Lors d’une entrevue, Mme Ballou-Aares, une dirigeante d’entreprise qui a été conseillère au département d’État dans l’administration Obama, s’est dite troublée par le message qui émane ces derniers jours de la Maison-Blanche et des proches de M. Biden. Elle déplore « l’impression qu’il s’agit d’une décision familiale prise par un petit groupe », une situation qu’elle juge « pas bonne pour la démocratie » et « pas du tout conforme » à l’impression générale à la suite du débat.

Son groupe, qui se compose d’associations à but non lucratif et d’un comité d’action politique, a soutenu des candidats des deux partis et a récemment accueilli lors de sa réunion annuelle l’ancien élu Adam Kinzinger, un républicain anti-Trump, et la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, une démocrate perçue comme remplaçante possible de M. Biden.

Cet article a été publié dans le New York Times.

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