Le premier mégaparc éolien d’Hydro-Québec sera construit dans la région de Chamouchouane, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, avec trois actionnaires locaux qui en seront actionnaires à 50 %. Il aura 3000 mégawatts de capacité et nécessitera des investissements estimés à 9 milliards.

Un partenariat à quatre entre deux communautés des Premières Nations, la MRC Domaine-du-Roy et Hydro-Québec vient d’être officiellement conclu pour développer le riche potentiel éolien de cette immense région de 5000 kilomètres carrés.

La Première Nation des Pekuakamiuknuatsh, les Atikamekw de Wemotaci et la MRC du Domaine-du-Roy détiendront 50 % du projet et Hydro-Québec aura 50 % de ce qui sera le plus grand parc éolien en Amérique du Nord.

Les quatre associés planifieront ensemble le développement de la zone, qui se fera par étapes et qui devrait accueillir plusieurs parcs d’éoliennes de grande capacité, hautes de 200 mètres. Un premier projet devrait être confirmé à court terme avec l’installation d’équipement de mesure de vent et le début de la consultation du milieu.

Hydro-Québec a annoncé récemment son intention de prendre le contrôle du développement éolien, laissé jusqu’à maintenant à l’entreprise privée par le truchement d’appels d’offres. Le PDG de la société d’État avait alors évoqué la construction de très gros parcs éoliens situés loin des zones habitées, mais à proximité des grandes lignes de transport d’électricité.

« Au Québec, nous avons beaucoup d’espace et pas beaucoup de personnes, ce qui rend faisable le développement de ces parcs d’un niveau industriel », avait dit Michael Sabia le 30 mai dernier.

D’autres partenariats à venir

Le partenariat annoncé ce mercredi est une première, mais il y en aura d’autres, dans le nord et dans l’est du Québec. Hydro-Québec veut développer rapidement 10 000 mégawatts supplémentaires d’énergie éolienne pour satisfaire la demande croissante d’électricité.

« Ce partenariat égalitaire incarne très bien la vision que nous avons présentée dans notre Stratégie de développement éolien », déclare maintenant le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, dans un communiqué qui doit accompagner l’annonce de ce mercredi.

La place des promoteurs éoliens privés comme Boralex ou Innergex dans ces projets reste une inconnue. Il reviendra aux partenaires d’élaborer « une stratégie optimale pour la suite, y compris la participation des promoteurs de l’industrie », dit le même communiqué.

Pour les deux communautés autochtones et la MRC, ce développement éolien à grande échelle signifie des revenus supplémentaires importants et récurrents. « Ce partenariat représente non seulement une opportunité de développement économique significative pour notre communauté, mais aussi une contribution importante à la transition énergétique du Québec », a commenté la cheffe du Conseil des Atikamekw de Wemotaci, Viviane Chilton.