Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires.

Le geste

Vous devez rémunérer les formations et réunions d’information

Les étudiants viennent d’arriver en poste dans les emplois d’été et certains employeurs semblent avoir oublié qu’ils doivent bel et bien rémunérer ces jeunes employés pour tout ce qui s’apparente à une formation, confirme la CNESST à La Presse. « Lorsque le travailleur doit recevoir de l’information et des directives, même en dehors de ses heures normales de travail ou un jour de congé, et y compris lors d’une réunion d’information, cela doit être considéré comme du temps travaillé et doit donc être rémunéré », explique le porte-parole de la CNESST, Nicolas Bégin. Il cite la Loi sur les normes du travail, qui prévoit que toute heure travaillée doit être rémunérée et que le travailleur est considéré comme au travail lorsqu’il participe à un remue-méninges, à une réunion de motivation d’équipe, à une rencontre d’information au sujet de la paye ou pour savoir comment fonctionnent les quarts de travail et le système de pointeur de temps.

La décision

La formation DAFA doit être rémunérée, soutient la CNESST

Vous avez engagé des étudiants comme animateurs de camp de jour, de colonie de vacances ou de loisirs ? Vous leur avez ensuite demandé de suivre la formation DAFA ? Ce programme national de formation en animation, élaboré par les organisations nationales de loisir (ONL) sous la responsabilité du Conseil québécois du loisir (CQL), existe depuis 2009 et vise à assurer notamment la sécurité des enfants de 5 à 17 ans. Le Programme DAFA (diplôme d’aptitude aux fonctions d’animateur) offre maintenant les 33 heures de formation en ligne. « Oui, l’employeur doit rémunérer le jeune dans la mesure où la formation DAFA est demandée par l’employeur. Si l’employeur exige des jeunes qu’ils suivent cette formation pour travailler dans un camp de jour ou une colonie de vacances, les jeunes doivent être rémunérés aux mêmes conditions que les autres travailleurs qui suivent une formation », soutient Nicolas Bégin, porte-parole de la CNESST. Que vous soyez une ville, une entreprise privée ou un organisme à but non lucratif, vous devez rémunérer les 33 heures de formation en ligne, affirme la CNESST.

Le conseil

Trois conseils essentiels pour jeunes gestionnaires

Ils sont de plus en plus nombreux à être promus rapidement chef d’équipe ou coordonnateur. Ces jeunes gestionnaires de 16-17-18 ans doivent gérer des employés de leur âge aux caisses à l’épicerie, à La Ronde, dans les piscines et les restaurants rapides. Annie Boilard, du cabinet spécialisé en ressources humaines Réseau Annie RH, a trois conseils pour assurer leur leadership. 1. Bien comprendre son rôle. « Un supérieur vous dit, "Occupe-toi de ça", ce n’est pas clair. Demandez-lui ce qu’il attend de vous comme gestionnaire, suggère Annie Boilard. Tu peux lui dire, si tu as à évaluer mon leadership pendant ton absence, que vas-tu regarder à ton retour ? » 2. Tes employés ne sont pas tes amis. « On est proche, on est amical, on sort le soir dans un party d’équipe, mais pas avec un seul employé, car ce n’est pas équitable. Si ça ne va pas plus tard avec cette personne et que je suis trop ami, ce sera difficile à gérer. » 3. Nommez les choses. « Quand un employé fait quelque chose de bien, on lui dit. Quand il y a quelque chose à rectifier aussi. »

Le chiffre

3 heures

La règle des 3 heures rémunérées obligatoires semble moins claire qu’autrefois avec la multiplication des petits quarts de travail de 15 minutes à 1 h 30 min. Si un employé avait un quart de travail prévu de plus de trois heures consécutives, mais qu’il est renvoyé chez lui après une heure ou deux, il doit recevoir un salaire pour trois heures. Toutefois, la règle ne s’applique pas pour les quarts de travail fractionnés, comme dans les restaurants où un employé est appelé à travailler le midi et à revenir ensuite pour le souper. La Loi sur les normes du travail ne prévoit pas de durée minimale relativement aux quarts de travail, explique la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qui est l’organisme responsable de l’application des lois du travail au Québec. « La règle relative à l’indemnité de présence ne s’applique pas lorsque le travailleur est embauché pour des périodes de moins de trois heures », indique l’organisme.

La phrase

« En prenant des vacances, tu nous abandonnes avec plus de travail »

De nombreux sondages indiquent que la génération Z place en priorité la conciliation travail et vie personnelle. Des lecteurs nés avant 2010 ont toutefois mentionné que cette valeur ne semblait s’appliquer qu’envers soi-même au moment de prendre des vacances, ayant fait l’objet de remarques du type « c’est ça, tu pars en vacances et tu nous abandonnes avec plus de travail ». Si le harcèlement, l’incivilité et les micro-agressions sont trois choses à éviter dans les relations entre employés, ce commentaire se classe dans la catégorie micro-agression, explique Annie Boilard, du Réseau Annie RH. Il faut vérifier si l’intention de la personne qui l’émet est de blesser, soutient la spécialiste. « Souvent dans le cas des micro-agressions, la personne ne sait pas que son propos dérange. Le témoin de la scène ou l’employé doit le signifier au collègue, en disant : ça me dérange que tu me dises ça. Et l’autre devrait répondre : je ne voulais pas te culpabiliser, explique-t-elle. Si la personne continue de micro-agresser, l’employeur devra intervenir en rappelant à cet employé les attentes et la culture de l’entreprise. »